mr. grumpy a écrit :La seul différence est que ce produit marque l'avenement d'une catégorie qui n'existait pas lorsque Philadelphia est sorti : Le film gay grand public.
C'est justement ce qui est le réussi dans ce film : pendant 1h30, Mr ou Mme Tout le monde peut se mettre à la place d'un gay, comprendre les discriminations, faire le lien avec la lutte des noirs, etc.
Les idées de ce film ne sont peut être pas originales, mais compte tenu de l'ignorance d'une bonne partie de la population sur l'homosexualité, le fait qu'elles puissent toucher tout le monde est très original.
Un film théorique novateur n'aurait touché que ceux qui avaient déjà réfléchi au problème à savoir essentiellement les gays, et n'aurait pas fait avancer d'un pouce le schmilblick.
De plus il semble que tu n'ait pas été sensible à l'énergie de ce film... j'en suis ressorti (et je crois aussi le groupe qui était avec moi) un grand sourire et l'envie renforcée de changer le regard des autres par le CO.
Oui d'accord, je ne disais rien d'autre que ma deception pour les raisons que j'ai cité plus haut.
Que le film aie une fonction didactique pour les foules, on peut le penser. J'y suis refractaire. Comme les ch'ti ne vous apprendront rien sur le pas de calais. Pourtant, Il y aura toujours des gens pour s'en émouvoir et dire que ce film represente bien leur région. A se demander s'ils la connaissent vraiment. Fallait les voir les pas-de-calaisiens chialant à la sorti du film. Est-ce que ça en fait un bon film, didactique, avec de la matière? non.
En fait je ne comprends pas cette tendance très religieusement pudibonde de vouloir s'adresser et convertir les foules à une cause qui ne le concernent apparamment pas. C'est du proselytisme qui ne dit pas son nom et c'est précisément là où je range le film, avec l'aval argumentaire des partisans du film, d'ailleurs.
Cependant j'admets volontier que je ne suis pas la personne à qui il faut demander un avis de spéctateur sur le film! Un : on n'en finirait pas. Deux : on n'y reviendrait plus. Mais comme j'ai l'occasion de la donner ici, j'en profite!
mr. grumpy a écrit :En fait je ne comprends pas cette tendance très religieusement pudibonde de vouloir s'adresser et convertir les foules à une cause qui ne le concernent apparamment pas. C'est du proselytisme qui ne dit pas son nom et c'est précisément là où je range le film, avec l'aval argumentaire des partisans du film, d'ailleurs.
Là, je ne te suis pas. En quoi le film est du prosélytisme quand il prône le respect de soi et des autres, la liberté de vivre autrement ? Et si on cantonne les sujets LGBT aux seuls homos, on n'est pas dans la merd*.
Dernière modification par Zünisch le jeu. avr. 23, 2009 10:02 pm, modifié 1 fois.
Les droits des homos sont accordés ou non en fonction de la politique, le débat concerne tout le monde. L'homophobie et la discrimination concernent aussi les hétéros, puisque ce sont eux qui en sont principalement à l'origine.
Pour faire changer les choses, il faut forcément s'adresser à l'opinion publique, surtout pour une minorité qui a longtemps vécue cachée.
Ca n'a rien à voir avec le prosélytisme, personne ne cherche à transformer les hétéros en homos...
Pour faire simple, le film est sorti pour les 30 ans de la commemoration du meurtre d'Harvey Milk. C'est une commande des autorités communautaires (qui aimeraient que ca ne soient pas trop officiel) qui ont vu en GVS un porte parole cinématographique crédible et fidèle à leurs idées (d'où le poids politique et financier dont bénificie le film). Le côté prosélyte et politiquement lisse que je soulignais vient de là.
Construit selon un cahier de charge précis, ce film, bien plus que de simplement expliquer une tranche de l'Histoire de l'emergence du droit des minorités, explore et affirme des valeurs communautaires extremement actuelles et qui sont à la limite de l'anachronisme dans le contexte du film.
[Je ne sais pas si vous avez observé, mais bien que l'histoire disent le contraire, les scènes à castro se passent comme si une communauté était déjà formée avec ses jeunes et ses moins jeunes, ses moments de dragues et ses spots, ce qui suppute qu'une communauté est avant tout des individus avant d'être une structure, ou encore plus que les gays ont su s'autoréguler plus ou moins en communauté dès les débuts (on se croirait dans les évangiles : ""Là où deux ou trois se trouvent réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux")... un marais autogénérés par la présence des gays. Cette prise de partie est loin d'être un manque de rigueur. C'est un parti pris plein de conséquences.]
Il ne s'agit donc pas de cantonner les sujets de ce type aux seuls lgbt ou, encore plus fantasque, de transformer les hetero en homos. Il ne s'agit pas non plus, dans une mesure très précise mais qui prête à conséquence, d'informer et de sensibiliser les foules à la cause homosexuelle.
Permettez un parallele hasardeux. Ce que vous affirmez est comme de dire que puisque telle idéologie politique prône une certaine forme liberté alors elle parle strictement de liberté et que tout le monde devrait preter l'oreille un tant soit peu aux discours de cette idéologie (au moins pour être informé). Ce qui me semble pertinent en un sens. Mais n'oubliez pas que son propos est idélogique et qu'en vous parlant de liberté elle en profite pour vous faire passer nombre d'idées qui ne sont pas intrinsquement liées à la liberté (et même parfois s'y opposent). Le jeu en vaut-il vraiment la chandelle? Pour ma part concernant Harvey Milk le film, c'est ce que je vous disais plus haut : non.
Parce qu'il en est de même pour ce film : s'il parle de liberté, de différence, et plus particulièrement d'homosexualité, il profite du propos pour ranger des valeurs d'un côté ou d'un autre. On pourrait en faire un relevé systématique et commenter allègrement. Non pas juste pour le plaisir de montrer, mais pour pointer une idéologie introcommunautaire très pregnante qu'il faut nommer pour déconstruire, car elle est source d'exclusion, de différence et de malatendus dangeureux. C'est en ça que je dis que ce film tient un propos qui ne concerne apparemment pas les éléments extracommunautaire : car ce film se propose d'affirmer, par le truchement de la commemoration et de façon tout-à-fait latente, les valeurs par et pour les gays mais finit par déborder dans une promotion grand public tant le propos est implicite. Mais il appartient à un processus médiatique qui a déjà quelques années : souvenez-vous de l'engoument pour boreback mountain ou encore le talentueux monsieur Ripley ou même crazy pour les francophones, qui sans vraiment plaider la cause gay l'ont introduite et installée comme un sujet potentiellement grand public. Mais Harvey Milk le film marque réellemment un tournant selon moi par rapport à ceux que je viens de citer. La suite nous reserve, j'en suis sûr, de belles surprises!
Je ne vais pas plus en avant et reste volontairement flou sur ces fameux topics d'exclusion, de différence et autres malentendus car il me faudrait doubler le message. En esperant avoir été assez clair et lisible.
Le film m'a bien plu.
Un homme qui s'est battu pour la cause homo jusqu'au bout.
Vais peut-être lire le bouquin pour voir si c'est aussi bien que le film
J'ai adoré mais vraiment adoré ce film quoi, de toute façon Gus Van Sant, c'est un génie et tout ce qu'il fait c'est génial!
Et puis même si je suis gouine, j'ai carrément flashé sur Emile Hirsh avec ses binocles et son look il était trop extra! C'était un peu moi version masculin^^ 8)