Vos textes et poèmes

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breathe
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Message par breathe »

Je me lance a vous faire partager l'un de mes textes. :oops:
Je ne sais pas bien pourquoi celui là, enfin bon, je sais que c'est surement pas aussi bien que ce vous écrivez vous m'enfin, ce soir j'avais envie. Donc :


Sous les arbres, quand tu m'as pris la main, les battements de mon cœur ce sont glacé. Tu m'as picoré par vague de gel et je suis devenue, enjouée dans l'hiver. La neige et la fraicheur sur mes lèvres ont purifié mon âme dans une image de l'amour presque - je dis presque - harmonieux.

Et sur ma joue, roule, roule, mon péché.

Avec toi, mon cœur vibré de glace, mais ce soir mes larmes se fige et s'assèche au soleil.
Je n'avais pas atteint le soleil avec toi.

Mon doigt sur sa nuque, ses yeux s'enflamment. Nous ne sommes plus que deux buchés ardents, ou nos mots, nos mains, nos murmures, ne sont plus que passions rouge survoltés. Je brûle et, l'eau des souvenirs de notre histoire, que je tente de lancer par vague aux sentiments qui m'anime, ne suffisent pas.

Elle est mon feu de Byzance, que tu n'éteins pas.
Thick Pillow
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Message par Thick Pillow »

oh je découvre cette partie, y'a vraiment des textes superbes :o Très très intéressants.

Voilà deux textes que j'ai écris il y a peu (n'hésitez pas à dire ce que vous en pensez, j'ai besoin d'avis :) )

Ressentir

J'aime ressentir cette sensation.
Avoir le sentiment que le monde tourne, mais sans moi, sans nous, si vous voulez. Nous, on va tout droit, on trace, le monde peut bien tourner si ça lui chante. On vit en étant attentifs ; conscient ou pas du ressenti que cela procure.
Le monde peut bien tourner, le JT de 20h hypnotiser les foules, les hommes s'entre-tuer, les voisins baiser, la masse vivre cette parodie de survivance qu'est son quotidien cyclique gerbos, nous on est ailleurs : on est là regardant vaguement tout ça d'un œil extérieur mais bien présent. Individualistes, oui, mais pas égoïstes : attentifs. Cyniques parfois, insouciants aussi. Un je-m'en-foutisme (à l'extrême, peut être ?) qui sait ce qu'il rate et qui le rejette avec délectation, ne relevant que ce qui interpelle ses sens, analysant chaque élément, trouvant sa source, voire s'en servant.

Exit les illusions. l'individu conscient à la recherche d'un ressenti exacerbé est-il plus heureux que la masse qui croit connaître le monde dans lequel elle vit ?
- Quelle importance ? Le bonheur est-il primordial, ou faut-il privilégier le savoir et la conscience, à défaut ou par choix ?
- Peut-on être heureux sans le savoir, un savoir doit-il avoir plus de valeur qu'une illusion de bonheur ?
- Quelle importance ?
Je ne veux pas vivre dans ce monde. Je veux en faire partie.


Au sens le plus primitif.
Pas la société et toutes ces choses.
Seulement la vie. Observer tout cela d'un regard curieux, ébahi, amusé, naïf ou blasé.

Lever la tête et voir vraiment.


_
et le second, en anglais (y'a sûrement quelques fautes :/)

Thick Pi' walks by the side of the street


I'm walking by the side of the street
Looking for the meaning of all this
I'm walking closed eyes by the side of the street
Watching the whole world existing beside me
Trying to find the way with which I ought to catch it
I'm inside it but I can't fully see it

I'm still walking, and looking for my place

Just found one next to the Manor where I'm supposed to be studying
Here I am, I can finally stop walking and re-open my eyes, re-open my consciousness ans leave the world next to me with the street full of something I cannot support anymore
Closing my eyes one last time
Re-opening my eyes and taking a look around

I'm still seeing that, it's just in front of me.
I can see it, quiet, ready to come and fight at the firts signs of weakness. I shall not loose my self control. Have to be attentive.
Hope it won't be scaring neither disturbing me while I am feeling alone and protected under that loneliness which came form inside me, with my whet conscious ready to be somehow usefull.

I'm standing there with my eyes opened now, cherishing this instant ; pleace don't enter.[/i]
Kliban
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Message par Kliban »

[un autre flot. Il était question d'insomnies. Très adolescent, tout ça. Assez mauvais. Juste de la matière pour ailleurs. Mais correspond à un état d'âme - et la complaisance qu'il emporte.]

Vous n'y croirez pas, c'est votre affaire. Mes insomnies sont de toute heure. Aujourd'hui. Là. 13:10. Ciel bleu pâle sans éclat. Cumulus floutés. Ma tête est lourde, ma gorge serrée, mon esprit vrille sans lendemain des tonnes d'archives dépassées et succulentes, l'infini me tend les bras comme un désir fripé mais je reste le cul sur ma chaise, affalé comme une trop vieille couleuvre, squameux et fébrile. Je devrais dormir malgré la raideur du jour. Et ben non. Je tapote des conneries et je m'en veux. La liberté de l'insomnie, la vivacité de la coke, le bonheur de la jeunesse, la bonté de l'homme, l'existence de Dieu. On peut y croire. Mes ongles trop longs enfoncent le clavier, fouillent les entrailles numériques, ripent contre les os de plastique - carnassier digital, je ronge ma pulpe, aiguise les phalange, me trace une croix sur l'œil qui alors suppure la nuit comme une sanie à dévorer le soleil. L'ordinateur crisse, je geins, doucement lové au cœur chaud de l'étron-monde - vous, mouches affairés, croyez passer quelque part, ne faites que pondre, je n'aime personne dans ces nuits longues d'aucun éveil - nos enfers intiment à l'adolescent une écriture nostalgique du tout sans crainte de l'enfance - parodie paradis - le sans-sommeil exténue l'être, je ne suis qu'un sac stomacal vidé vidé vidé un avoir que rien ne sait remplir, rien rien rien sinon la main calme de la mère qui n'est plus, qui n'a jamais été qu'une réaction flasque au toujours-plus. Parfois, je deviens fou - c'est un tremblement d'être, de ce qu'il en reste, une chute qui s'effectuerait dans toutes les directions possibles, il ne me reste plus qu'à me tenir droit sur ma chaise, droit, pas-bouger, le gentil chien chien, pas bouger, tu auras un os, oh oui, un os à ronger, lentement, comme Annie aime les sucettes, à ronger comme le nez d'un amant, comme un doigt dans une assiette aië. On est complaisant, la nuit, on se vautre au dedans de soi au dedans de l'infini au dedans du silence Soupline d'une chute dans la soie du ciel. C'est qu'on se dissout. Je supporte mal la dissolution - et je l'adore. Ma peau s'y ride, le ventre m'y ballonne, le dos se voûte sous la poussée de l'indignité, je redeviens ce vieux Schmil geignard sans autre ceinture de sécurité que le fatras d'une bibliothèque, encéphalopédie poussière. Et quand j'ai vomi, c'est une délivrance, un peu, le corps qui retrouve une frontière et la peur de tes mains qui reflux avec leur désir hyperbolique. Descendante, la marée libère l'estran - territoire du vide - où l'on peut jouer un peu avec soi-même sans craindre la décapitation. On sait qu'on n'est rien rien rien, cela ne nuit plus, c'est le plateau apaisé du sans-sommeil où l'on se plait aux roches cuisantes et au vent décapant, parmi les cimes et les exceptions exaltées. On est roi. On est Dieu. On est rien triomphant de l'abîme. Pis-aller. On est seul. Seul. Seul. On est seul. Mais les comètes ne me trouent plus l'âme - désincarné, les chevaucher, un temps. Jusqu'à l'abrutissement qui m'écrasera et me laissera, un nouveau matin, anéanti dans ce nouveau monde que chaque jour ouvre dans sa sale lumière.
Kliban
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Message par Kliban »

Je ne veux pas vivre dans ce monde. Je veux en faire partie.


Au sens le plus primitif.
Pas la société et toutes ces choses.
Seulement la vie. Observer tout cela d'un regard curieux, ébahi, amusé, naïf ou blasé.

Lever la tête et voir vraiment.
On lit rarement des choses aussi juste. La manière pourrait en être ramassée, elle est encore trop joufflue pour tenter le poème. Mais rare est ta sensation - d'un dégrisé à trouver dans un monde traversé de sirènes et de chimères - et précieux ce que tu es déjà à même d'en écrire. A approfondir. Dans la parole, et ailleurs - le geste, la sensation, ...

"Quelle importance ?"

We are of such stuff as dreams are made on, and our little life is rounded up with a sleep.
sandoval

Message par sandoval »

Juste écrit comme ça sans trop réfléchir, il y a très longtemps que je ne me suis pas laissé aller à écrire car sinon je pars dans trop de trucs.

Par contre, en me relisant, rien de très joyeux....


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Quand je serais mort

La dolence penchée d’une fourmi

J’ai attendu si longtemps
Trop longtemps

C’est une rafale de pluie de paille

-------------------

Sur ma mâchoire le volet claque

Une risée de nuit

Une promesse envisagée depuis
La bouche
Jusqu’à ta carcasse solide

Mais jamais assez tentée

---------------------

Ma prédiction est contagieuse
Prends garde

La ruine dissimule
Ta seconde naissance

C’est ton cadavre
Désormais

Qui me retient par la main


-----------------------

A demi ventilateur
La Perse carambole

Si j’efface la sueur de ma chemise
C’est pour ressentir l’émergence
De ton pas pressé

Yeux vociférant

Ta mauvaise vue de passereau

A demi détracteur

Maintenant ils remontent le canal

J’ai surpris des brasses endolories
Dans ton regard
Mobile de ton café

Et si je meurs

Ta main viendra me gratter
Le menton
Plus près encore
Peut être
sandoval

Message par sandoval »

Je viens de retrouver des textes/semblants de poème dont j'ignorais l'existence!

Ils étaient sur mon ordi...

--------------

Vire rose
Vite pose ta mâchoire
Entre nos confréries

Le coyote rouge vient nous immoler ou essaie

Je l’ai vu réfléchir les mains essuyées
Ses cheveux circulaient sur des périls

Le frère jonc

-----------------

Après l’incendie
Les mèches nerveuses de Bruno

La douve du premier chasseur
Côtoient aisément la suie

---------------

Boitille la terre

Toit et grappille

Le lichen ne cherche plus à te contourner

----------------

La teneur en électricité
Plus forte

Terminale

Ton poumon droit exulte

------------------

Même débit

La recroqueville freinée
Il existe un éméché dans le deuil

Même défenestration
Oblique

Le premier client est mort

Prochain sas démembré
(La mémoire gracile t’as manqué ?)

---------------------

Le spasme douloureux
De la ruelle
Contenue
Dans tes soupirs bas

Cent nuques à la séquence

Invariablement

Ta nuque
Kliban
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Message par Kliban »

Te lire c'est t'embrasser déjà
o Sando

Meilleur que le rut des amants incertains.



lune sans quartier
sperme épars sur mouchoirs secs
été perfusé


(haïku, oui)
sandoval

Message par sandoval »

Kliban a écrit :Te lire c'est t'embrasser déjà
o Sando

Meilleur que le rut des amants incertains.



lune sans quartier
sperme épars sur mouchoirs secs
été perfusé


(haïku, oui)
Je suis dans ton haïku... :oops:
sandoval

Message par sandoval »

Quelques petites idioties écrites cette semaine, ou la semaine dernière au soir...

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Le garçon jacinthe la cour
Voir et le soudain
Précieuse

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Les crève
Menées

Ma pilosité dort sous terre

Ma jambe droite ne plie plus
Elle t’embrasse
Elle a des ciseaux en été

Va

---------------

Quand je rêve de jambes de garçons
Bouche d’évier

La chrome peinée

Il a fallu descendre du cheval
Serre

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Les frondes de ta petite épidémie
Kliban
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Message par Kliban »

Le point de culture où je me trouve : d'un côté la mort, la stase stérile, les champs de putréfaction. De l'autre : l'infini foisonnant, la relance des formes dans une lumière toujours neuve. Face à moi, les mirages du passé et le jeu des morts. Les rêves indécis, dans mon dos, les fantasmes moteurs, et l'écueil-égo. Mes pieds nourris de silence compact. Le bol inversé du ciel, va l'amble, et ne mesure.
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