Je redoute que le débat sur Hadopi à la rentrée serve à cacher la LOPPSI 2 et ses conséquences incomparablement plus dramatiques...Olivierz a écrit :La Chine fait machine arrière : elle ne veut pas se fourvoyer comme notre majorité.
Les Anglais s'organisent.
Mais heureusement pour nous, la résistance s'organise et commence à frapper des cibles bien choisies.
Enfin une réplique intelligente : Mains propres contre Hadopi : les délinquants de l'Assemblée vont dérouiller.
Le Big Brother d'Hadopi
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Moooooog
Mais en même temps, tu as une écrasante majorité de la population qui n'y comprend rien. Exactement comme pour Hadopi : Mme Michu l'internaute ne télécharge pas, elle n'estime donc pas se sentir concernée. Sans parler des gens qui ne comprennent rien -et ne veulent rien comprendre- à internet.
Ca me parait difficile de mobiliser les gens : ça touche moins directement que le CPE.
Et tu auras toujours cette agaçante sagesse prud'hommesque affirmant que l'on n'a rien à craindre, puisque rien à se reprocher ni à cacher.
Ca me parait difficile de mobiliser les gens : ça touche moins directement que le CPE.
Et tu auras toujours cette agaçante sagesse prud'hommesque affirmant que l'on n'a rien à craindre, puisque rien à se reprocher ni à cacher.
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Moooooog
Allez hop c'est de nouveau sur le tapis !
Bien qu'il y ait des mesures censées, ce genre de paquetage contient toujours son petit lot de mesures choquantes (je passe bien sûr les mesures populistes sur les jeunes et les retraités) :
- Le filtrage d'Internet sur décision de justice : les fournisseurs d'accès à internet peuvent être contraints de bloquer l'accès à un site jugé illicite. Reste à voir la mise en application d'une telle mesure et les critères de jugement...
- Installer des mouchards pour capter les données contenues sur des ordinateurs suspects. Si ça se passe comme pour la mise sur écoute des portables, ça promet...
- Généraliser la vidéosurveillance, dont on connaît déjà les brillants résultats en Angleterre... Quant à l'installation de caméras en cas de «manifestations ou rassemblements de grande ampleur présentant des risques pour l'ordre public», sachant qu'aujourd'hui presque tout rassemblement est catalogué comme présentant des risques pour l'ordre public, ça ne fera que généraliser une dérive déjà connue : le fichage politique systématique, avec ses refus d'emploi ou licenciements déguisés qui peuvent en découler...
Bien qu'il y ait des mesures censées, ce genre de paquetage contient toujours son petit lot de mesures choquantes (je passe bien sûr les mesures populistes sur les jeunes et les retraités) :
- Le filtrage d'Internet sur décision de justice : les fournisseurs d'accès à internet peuvent être contraints de bloquer l'accès à un site jugé illicite. Reste à voir la mise en application d'une telle mesure et les critères de jugement...
- Installer des mouchards pour capter les données contenues sur des ordinateurs suspects. Si ça se passe comme pour la mise sur écoute des portables, ça promet...
- Généraliser la vidéosurveillance, dont on connaît déjà les brillants résultats en Angleterre... Quant à l'installation de caméras en cas de «manifestations ou rassemblements de grande ampleur présentant des risques pour l'ordre public», sachant qu'aujourd'hui presque tout rassemblement est catalogué comme présentant des risques pour l'ordre public, ça ne fera que généraliser une dérive déjà connue : le fichage politique systématique, avec ses refus d'emploi ou licenciements déguisés qui peuvent en découler...
Je suis effondré devant un tel niveau de connerie. Le temps que le site soit jugé illégal, il aura bougé depuis longtemps, et il faudra donc faire une nouvelle procédure, etc.- Le filtrage d'Internet sur décision de justice : les fournisseurs d'accès à internet peuvent être contraints de bloquer l'accès à un site jugé illicite. Reste à voir la mise en application d'une telle mesure et les critères de jugement...
Après les écoutes de Mitterrand, les surveillances de Sarko. Et comme bien sûr, c'est pour lutter contre la pédophilie, si vous vous y opposez, l'inqualifiable F. Lefebvre ou n'importe quel autre psittaciste liberticide vous accusera d'être du coté des pédophiles, vu le niveau actuel du débat politique.- Installer des mouchards pour capter les données contenues sur des ordinateurs suspects. Si ça se passe comme pour la mise sur écoute des portables, ça promet...
Ou dans les banques : la vidéosurveillance systématique des banques n'empêche pas les braquages : ah ! ah! ah !- Généraliser la vidéosurveillance, dont on connaît déjà les brillants résultats en Angleterre...
Si la décision de bloquage est prise en référé (il y a des indices qui laissent penser que la demande de bloquage mérite d'être examinée sérieusement, donc on bloque le site en attendant le véritable jugement), ça peut être assez rapide...Olivierz a écrit :Je suis effondré devant un tel niveau de connerie. Le temps que le site soit jugé illégal, il aura bougé depuis longtemps, et il faudra donc faire une nouvelle procédure, etc.- Le filtrage d'Internet sur décision de justice : les fournisseurs d'accès à internet peuvent être contraints de bloquer l'accès à un site jugé illicite. Reste à voir la mise en application d'une telle mesure et les critères de jugement...
Mouais, disons que le site bougera peut-être juste après la décision de justice. Ca va être un perpétuel jeu du chat et de la souris, tout en sachant que vu l'ampleur de la tâche, ça reviendra à vider la mer à la petite cuillère.Si la décision de bloquage est prise en référé (il y a des indices qui laissent penser que la demande de bloquage mérite d'être examinée sérieusement, donc on bloque le site en attendant le véritable jugement), ça peut être assez rapide...
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Moooooog
Je vous laisser apprécier l'article du Monde : Le filtrage de sites p*é*d*o*p*o*r*n*o*g*r*a*p*h*i*q*u*e*s, une mesure efficace ?
Et le point de vue judicieux de La Quadrature du Net : LOPPSI : La Censure du Net adoptée à l'Assemblée
Et le point de vue judicieux de La Quadrature du Net : LOPPSI : La Censure du Net adoptée à l'Assemblée
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Moooooog
Re: Le Big Brother d'Hadopi
Comme tout le monde s'en fout dans le royaume des bisounours, je continue de vous montrer du doigt ce ciel bien sombre :
Loppsi 2: « une loi extrêmement dangereuse et régressive », sur Liberation.fr
Loppsi 2: « une loi extrêmement dangereuse et régressive », sur Liberation.fr
Loppsi : les articles sur le blocage des sites et la vidéosurveillance adoptés, sur LeMonde.frLibération a écrit :Parmi la batterie de 48 articles, un point choque tout particulièrement les manifestants: l’expulsion, décidée par le préfet, de toute personne vivant dans un logement susceptible de «comporter de graves risques pour la salubrité, la sécurité ou la tranquillité publiques». Ce, dans un délai de quarante-huit heures, et sans l’avis d’un juge.
.../...
Autre motif de crainte, les articles concernant l’accès à Internet. Mickaël, informaticien, reste sceptique: «Le prétexte est de lutter contre la pédophilie. Mais ces sites sont déjà bien cachés sur des réseaux parallèles, les autorités seront incapables de les détecter. Par contre, ils auront les moyens de filtrer les sites politiques, qui les dérange…»
.../...
Le secrétaire du syndicat de la magistrature y décèle une tendance à « contourner le contrôle judiciaire », et à « vouloir détecter le plus en amont possible un comportement potentiellement délinquant ». Une politique qui, selon lui, «nourrit le totalitarisme».
L'Etat peut vendre des données personnelles de cartes grises mais veut rectifier le tir, sur LeMonde.frLe Monde.fr a écrit :Le texte prévoit donc, comme le souhaitait le gouvernement, qu'une simple autorité administrative soit chargée de transmettre aux fournisseurs d'accès à Internet les adresses des sites qu'ils seront tenus de bloquer.
Loppsi 2: "Les dictateurs en ont rêvé, Sarkozy l'a fait", sur L'Express.frd'après Le Parisien.fr a écrit :"les garanties pour le citoyen figurant dans la base de données du service des immatriculations sont quasi inexistantes". "L'usager ne sera pas informé de l'utilisation faite de ses données et il ne pourra que s'opposer à leur cession s'il en fait expressément la demande", précise un avocat interrogé par le quotidien.
Communiqué de presse du syndicat de la magistrature : LOPPSI 2 : pas en notre nom !L'express a écrit :L'article 23 permettra d'installer des "mouchards" au sein même des ordinateurs. La mesure prévoit que ces "écoutes" informatiques seront rigoureusement encadrées par les juges d'instruction, mais ces précautions ne rassurent pas les sceptiques, parmi lesquels très sérieuse Commission nationale informatique et libertés (Cnil).
Le projet de « loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure » (dite « LOPPSI 2 ») sera examiné la semaine prochaine en deuxième lecture à l’Assemblée nationale. Les organisations membres et partenaires du Collectif Liberté Egalité Justice (CLEJ), inquiètes de l’absence de réel débat concernant ce texte, tiennent à alerter les citoyens sur les dérives dont il est porteur, qui mettent en péril les équilibres démocratiques de notre pays.
Ce projet de loi se présente comme un agrégat hétéroclite de dispositions techniques qui justifie le terme, désormais consacré, de « fourre-tout législatif ». L’illisibilité qui résulte de cet assemblage a pour effet d’évincer les débats parlementaires et publics, en empêchant les différents acteurs de prendre le recul suffisant pour discuter des grandes orientations qui s’en dégagent. Or, ce texte révèle une ligne politique particulièrement inquiétante : fichage, surveillance, contrôle, enfermement ! Les nouvelles valeurs que le gouvernement veut imposer à la société seraient-elles : répression, exclusion, stigmatisation, suspicion ?
La LOPPSI 2 relaie un discours politique belliqueux qui utilise la figure du délinquant pour entretenir le fantasme de l’ennemi intérieur et qui assimile, corrélativement, tout acte de délinquance à une atteinte à l’Etat. Au nom de la protection de la société contre ses « ennemis », les mesures dérogatoires au droit commun sont sur le point de devenir la norme, la surveillance et le contrôle social s’étendent et l’objectif de réinsertion assigné à chaque peine disparaît.
Cet énième fatras sécuritaire prévoit d’abord d’étendre considérablement les dispositifs de fichage et de vidéosurveillance (désormais appelée « vidéoprotection »). Non contente de reconduire les fichiers de police et de gendarmerie actuels (STIC et JUDEX) – pourtant détournés de leurs objectifs initiaux, truffés d’erreurs, incontrôlables et, de fait, incontrôlés – la majorité UMP s’apprête à les interconnecter et à les étendre. Les données relatives à un suspect innocenté ne seront pas systématiquement effacées : pourront donc être maintenues dans ces fichiers dits « d’antécédents » des personnes qui, en réalité, n’en auront pas ! De même, alors que les pays anglo-saxons reviennent sur le dogme coûteux de son efficacité, en France l’objectif est d’accroître au maximum l’espionnage de l’espace public : les autorités pourront placer des dispositifs de vidéosurveillance pratiquement partout sur la voie publique ; toutes les entreprises privées pourront installer des caméras aux abords de leurs établissements ; les préfets pourront faire de même le long du parcours des manifestations.
Il est particulièrement inquiétant d’entendre, en marge des discussions sur cette banalisation de la surveillance et du fichage, des membres du gouvernement affirmer que seuls ceux qui ont quelque-chose à se reprocher ont quelque-chose à craindre. Un tel discours, qui supprime la distance entre l’autorité de l’Etat et la conscience individuelle, est particulièrement malsain. Nous pensons à l’inverse que nous avons toutes et tous à craindre de cette extension du contrôle social car elle contribuera, demain, à réduire encore nos droits et nos libertés.
Le projet comporte aussi, bien sûr, un imposant volet répressif. Ainsi, en guise de « réponse » aux difficultés de certaines familles, ses rédacteurs ont imaginé un « couvre-feu » pour les mineurs de moins de 13 ans – qui ne manquera pas d’engendrer des contrôles abusifs, un nouveau « contrat de responsabilité parentale » – qui renforcera la marginalisation de certains parents – et une procédure proche de la comparution immédiate devant le tribunal pour enfants – qui achèvera d’aligner la justice des mineurs sur celle des majeurs, devançant ainsi le débat public sur la réforme prévue de l’ordonnance de 45. La création d’un délit de « vente à la sauvette », le sur-durcissement des peines pour les auteurs d’agressions ou de cambriolages à l’encontre de personnes âgées, l’introduction de confiscations automatiques en matière routière, l’invention de peines-planchers dès la première infraction, l’élargissement de la période de sûreté de 30 ans de réclusion à de nouveaux crimes ou encore l’extension des possibilités de placement sous surveillance électronique après l’exécution de la peine complètent ce sombre tableau d’un droit pénal transformé en outil de communication politique au péril de nos principes, de nos libertés et du simple sens de la réalité.
L’Etat abandonne certaines de ses missions régaliennes : augmentation des pouvoirs de la police municipale ; création d’une milice policière baptisée « réserve civile » ; instauration d’un vague « Conseil national des activités privées de sécurité » qui entérine et annonce la privatisation croissante de la sécurité ; possibilité pour les agents des transports en commun d’expulser des voyageurs par la force.
Enfin, ce projet confie à l’autorité administrative de nouveaux pouvoirs d’atteinte aux libertés individuelles en dehors de tout contrôle judiciaire : filtrage des sites internet, dépistages contraints, expulsion en 48h des occupants d’habitations hors normes – tels que campements, bidonvilles, mobil-homes, maisons sans permis de construire ou habitats choisis (yourtes, tipis, cabanes...) – et leur destruction.
L’idéologie primaire et dangereuse qui a présidé à l’élaboration de ce texte n’est pas nouvelle. La LOPSI, la loi Perben, la loi sur la sécurité intérieure, la loi Perben 2, la loi sur la « prévention » de la délinquance, la loi sur la récidive, la loi sur les peines-planchers, la loi sur la rétention de sûreté, la loi sur la récidive criminelle, la loi sur les « bandes »... en sont les (in)dignes ancêtres. Chaque fois, l’objectif affiché est de lutter contre la criminalité, de protéger les citoyens, de créer les conditions du bien-être général. La réalité est tout autre : le « sentiment d’insécurité » augmente avec l’insécurité sociale et nos principes démocratiques se réduisent comme peau de chagrin.
Comme les précédents, ce texte s’annonce inefficace du point de vue des fins qu’il prétend atteindre, mais très efficace au regard de ses fins réelles : il nous prépare une société du Contrôle, fondée sur une stratégie de la tension particulièrement nette dans le discours guerrier prononcé le 30 juillet dernier par le chef de l’Etat à Grenoble.
Les oganisations membres et partenaires du Collectif Liberté Egalité Justice (CLEJ) alertent l’ensemble des citoyens sur le caractère à la fois inutile et inacceptable de ce projet de loi qui n’a pas donné lieu à un véritable débat public et qui, pourtant, devrait être bientôt adopté en leur nom...
Paris, le 18 novembre 2010.
Re: Le Big Brother d'Hadopi
En même temps vous savez combien de tentatives de connexion il y a sur votre box tout les jours ? genre scan actif des ports + tentative de crackage de mot de passe si un service comme ssh par exemple répond ? (pour ceux qui ne comprennent en gros ca veut dire que si vous avez un serveur qui tourne même sans que vous en ayez conscience, tout les jours on essaye de le pirater).
C'est grossomodo ce qu'on m'a dit en cours de réseau dans mon école d'ingénieur informatique (pas mot pour mot, mais c'est l'idée)
Par contre là Hadopi on entends pas parlez, allez savoir pourquoi...
On lutte contre le téléchargement illégal mais le vol de données personnels personnellement j'en entends beaucoup moins parlez, alors que tout les jours des tentatives d'intrusion on lieux sur vos PC (et le mien).
Pour moi Internet ne peut pas être une démocratie car bien trop difficile à surveillez, un clic vous etes en france, un autre clic vous regarder le même site en france de la chine. Après de là à installer des mouchoirs chez tout les PC du monde entiers, il y a un pas que je ne franchirais pas.
D'ailleurs le meilleurs exemple ce sont les forums, y'a pas de tribunal pour bannir un compte et fort heureusement même s'il peut y avoir discussion, je plaindrai l'équipe de modération dans le cas contraire^^.
C'est grossomodo ce qu'on m'a dit en cours de réseau dans mon école d'ingénieur informatique (pas mot pour mot, mais c'est l'idée)
Par contre là Hadopi on entends pas parlez, allez savoir pourquoi...
On lutte contre le téléchargement illégal mais le vol de données personnels personnellement j'en entends beaucoup moins parlez, alors que tout les jours des tentatives d'intrusion on lieux sur vos PC (et le mien).
Pour moi Internet ne peut pas être une démocratie car bien trop difficile à surveillez, un clic vous etes en france, un autre clic vous regarder le même site en france de la chine. Après de là à installer des mouchoirs chez tout les PC du monde entiers, il y a un pas que je ne franchirais pas.
D'ailleurs le meilleurs exemple ce sont les forums, y'a pas de tribunal pour bannir un compte et fort heureusement même s'il peut y avoir discussion, je plaindrai l'équipe de modération dans le cas contraire^^.
Dernière modification par Emixam le ven. déc. 24, 2010 10:51 am, modifié 1 fois.