Au delà de tout le débat politique et médiatique que l'affaire de la lecture de la lettre de Guy Môquet a suscité, il y a semble-t-il une forme de mensonge par omission qui me dérange.
On serait tentés de faire le raccourci de Guy Môquet comme victime de l'occupation. Mais la réalité semble bien plus trouble comme le rappelle cet article :
Je trouve cette information particulièrement intéressante car peu connue des Français. Elle soulève quand même quelque chose d'inquiétant quand on met cette volonté farouche de résumer l'affaire Guy Môquet à une victime du Nazisme (et non du Pétainisme) en perspective avec son discours du 3 Mai 2007 à Montpellier avec des propos particulièrement indélicats :Le 21 octobre, le chef du bureau du sous-préfet de Châteaubriant part pour Paris avec un dossier de 200 noms. Pierre Pucheu, ministre de l’Intérieur de Pétain, va choisir 27 noms. Les autres seront choisis dans d’autres lieux de détention.
Mais qui est Pierre Pucheu ? Administrateur des fonderies de Pont-à-Mousson, des aciéries de Micheville, fondateur du Cartel international de l’acier, il est l’un des plus éminents représentants de ce qu’on appelait alors le Comité des forges et de cette bourgeoisie qui, après le triomphe de Hitler, entend prendre sa revanche sur le Front populaire. Pucheu, donc, choisit. Politiquement.
Charles Michels, secrétaire général des cuirs et peaux CGT ; Jean-Pierre Timbaud, dirigeant de la métallurgie CGT ; Jean Poulmarch, dirigeant du syndicat des produits chimiques CGT ; Jules Vercruysses, dirigeant du textile CGT ; Désiré Granet, dirigeant du papier-carton CGT ; Jean Grandel, secrétaire de la fédération postale CGT… Les autres sont professeurs, étudiants, ouvriers. Presque tous sont communistes et nombre d’entre eux sont des élus. Charles Michels est député de Paris, Granet est adjoint à Vitry, Grandel est maire de Gennevilliers.
Guy Môquet, dix-sept ans, est le fils du député communiste de Paris Prosper Môquet. Pucheu choisit.
Comment qualifier ça ?Alors, c’est vrai, il y a dans notre histoire des erreurs, des fautes, des crimes, comme dans toutes les histoires de tous les pays. Mais nous n’avons pas à rougir de l’histoire de France.
La France n’a pas commis de génocide, elle n’a pas inventé la solution finale.
L'autre question que je me pose bien sûr, c'est la perception de cette obligation, côté prof comme élève. Qu'est ce qui en ressort ?