"Homophobie mode d'emploi", la version moins troll

Homophobie,lesbophobie, biphobie, transphobie, sexisme et autres joyeusetés...
Miss Hada
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Message par Miss Hada »

la perception de la différence... :?

cela devrait il dire que, par exemple, dans un coin majoritairement d'une ethnie donnée il faudrait veiller spécialement à une espèce d'autorisation préalable à la reproduction des non membres de la dite ethnie ?

que pensez vous de l'option des années 70 qui consistait à expédier automatiquement les enfants de divorcés chez le psy ? (c'était le cas dans mon collège en tous les cas...)

plutôt que de voir la différence comme une sorte de faiblesse ou de maladie, ne serait ce pas l'occasion de se rendre compte qu'elle ne change rien sur le fond ?

oui, je viens de parler au delà de l'homosexualité et de l'homophobie... mais qqpart vouloir traiter différemment parce que différent, n'est ce pas le début de la *phobie ? quel que soit "*"... :wink:
Moooooog

Message par Moooooog »

Sans compter que comparer l'adoption d'un enfant handicapé par un couple hétéro à l'adoption d'un enfant par un couple homo n'a aucun sens...

Dans cette logique, je propose qu'on fasse aussi des distinctions pour les couples non blancs et selon les religions... :roll:
Caramel
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Message par Caramel »

Et penser au gamin, aussi ?

Merde, si vous assumez votre homosexualité assez pour être parents et gérer le regard des autres, c'est vachement cool pour vous. Vraiment.

Je pense que j'en serais capable aussi (si tant est que je me voyais maman, ce qui n'est pas le cas pour le moment).

Mais merde, j'ai quand même vachement l'impression que c'est super mal vu de se placer un tant soit peu du point de vue du gamin, qui n'a strictement jamais demandé à être adopté, qui n'a eu aucun mot à dire sur le choix de ses parents adoptifs, et qui au lieu de se retrouver dans une famille "normale" qui ne lui vaudra pas de se faire fouttre de sa gueule à la récré, se retrouve dans une famille homoparentale, qui va lui valoir de se faire traiter de fils de PD et autres amabilités.

Je ne dis pas que c'est une raison pour EXCLURE l'adoption aux couples homos. Mais merde, ne pas le prendre en compte, c'est criminel. Parce que si le couple n'est pas solidement au clair avec le regard des autres, il ne va en rien pouvoir aider l'enfant à affronter ça.

Parce que oui, un gamin peut en vouloir à ses parents "anormaux".

J'en ai voulu à mes parents "vieux" de m'avoir eu si tard, pour les moqueries que ça m'a valu, pour la différence de mode de vie avec celui de mes amis, pour les "c'est ta grand mère la dame ?", pour les "tes parents ils vont crever quand tu seras pas bien vieille, dis donc".

Je leur en ai clairement voulu, et le fait d'avoir maintenant le recul de me dire que ça m'a aussi appris l'ouverture d'esprit, c'est bien beau... Mais je n'en ai pas moins souffert, et je n'ai pas moins souffert des reproches d'ingratitude de ma mère quand je lui explosais mes coups de gueule à la face parce que j'en avais marre des moqueries...

Alors c'est bien beau de se voiler la face et d'avoir des grands principes d'égalité de traitement... Mais je ne suis pas d'accord de défendre ses principes en oubliant qu'on ne vit pas dans un monde de gentils bisounours. Et, désolée, à mon sens, l'intérêt d'un gamin, de son bonheur, de son droit à être un gamin insouciant pendant quelques années, il passe avant les grands principes et les belles idées.

Après, que les choses soient claires : je suis POUR la possibilité d'adopter. Mais avec réalisme, et pas au nom de grandes idées.
Fade Out
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Message par Fade Out »

Je n'ai pas lu en détail toutes les réponses, désolé, mais j'avais envie de réagir au post original.
Et voilà ce que j'aurais envie de répondre :P

Elli et Jacno, 1980...

Est-ce vraiment si subversif, choquant, de revendiquer pouvoir s'embrasser et se tenir la main partout ?

Mon expérience personnelle, c'est celle de la frustration. Quand je suis dans un café, je me tiens à une distance respectable de mon copain. Quand on se balade le soir, quelque chose me retiens de lui prendre la main. Quand je vais le chercher à la gare et que je le vois arriver, j'aurais envie de l'embrasser, pourquoi pas, comme font d'autres couples à côté de moi (si, si ! les hétéros s'embrassent sur la voie publique). Au moins le tenir dans mes bras longuement. Et tout ce que j'arrive à faire c'est un petit bisou, en jetant un regard furtif sur les gens autour, en fuyant juste après...
Je suis sur que ça ne choquerait pas grand monde, mais on a toujours peur de LA personne qui ferait chier parmi les centaines autour...

PS : j'ai bien compris que pour toi Caramel, tu réussis à ne pas te laisser emmerder par le regard des autres, mais je voulais témoigner pour tous ceux qui - ils sont nombreux - n'arrivent pas à le faire.

Alors je ne sais pas quelle est la bonne méthode pour que ça change - les actions comme les kiss-in récents me paraissent être une bonne idée mais seul le temps le dira - mais je suis sur de mon bon droit, que c'est aux autres à apprendre à ne pas s'offusquer de ça.
Ce dont je suis sur aussi, c'est que si on ne fait rien, il n'y a aucune chance que ça s'arrange tout seul.
Dernière modification par Fade Out le jeu. déc. 17, 2009 12:06 am, modifié 1 fois.
Caramel
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Message par Caramel »

@ Fade Out :

Pourquoi tu ne le fais pas, au final ?

C'est SI important que ça, le regard de "Quidam X" dans la rue ?

Sincèrement, je ne me cache pas (sans roulage de grosse pelle dans la rue, parce que je ne le ferais pas NON PLUS si j'étais en couple hétéro, pudeur, tout ca) avec ma copine, et sincèrement, des regards de travers il y en a eu peu, et des réactions ouvertement hostiles, en un an à se tenir la main et se prendre dans les bras et se faire des bisous dans la rue... Il y en a eu en tout et pour tout UNE (qui nous a fait beaucoup rire tant elle était caricaturale et ridicule).

Pourquoi accorder une telle importance aux regards des autres, alors que finalement, ces gens, même si tu alimentes leur gazette interne à la "oulalala, j'ai vu des homos aujourd'hui", n'ont aucune influence et aucun poids sur ta vie.

C'est un peu différent avec les réactions moisies des personnes proches, certes, mais... les cons dans la rue, sérieux... Who cares ?
Fade Out
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Message par Fade Out »

(pendant que tu répondais j'ai édité mon post au dessus)
Pourquoi je ne le fais pas : par "peur" initialement, par habitude ou manque de courage ensuite. Il faut une certaine énergie pour surmonter le regard des autres.

Peur est un grand mot, en fait le risque de voir un importun est faible, mais s'il advient il y a de quoi pourrir le reste de ma journée. Ce sont juste des mots, mais les insultes font mal.
J'ai eu le droit 3 ou 4 fois à de telles réflexions dans la rue ("sales pédés", doigts d'honneur, groupe de jeunes qui nous arrêtent dans la rue, et même "qui fait l'homme et la femme ?" :roll: :x ), à chaque fois d'ailleurs quand je me promenais dans la rue avec d'autres gays ou lesbiennes, sans rien faire de spécial.
Cela réveille en moi de très mauvais souvenir de la fin d'adolescence où clairement je m'en suis pris plein la gueule par de soi disant "amis".
Je ne pense vraiment pas être un cas isolé.

Je suis sur et certain que si j'étais en couple hétéro, je serais moins distant. Un de mes ex qui a eu des expériences avec les filles, me disait qu'il voyait très clairement la différence de ce point de vue.
Miss Hada
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Message par Miss Hada »

Caramel, mes parents auraient donc du éviter de me laisser naitre, moi qui n'ai rien demandé, et de subir le racisme au quotidien ?

est ce que les parents qui découvrent à l'échographie qui vont avoir une petite fille, nécessairement maltraitée par le reste de la famille, la société, l'école, la famille de son futur mari, ont raison de l'empêcher de vivre et de s'en prendre plein la figure en avortant ?

A mes yeux tu sais, un enfant d'homos, ne subit pas plus, c'est même moins car généralement il/elle n'est pas homo... Sans compter qu'un enfant d'homo n'est pas forcément adopté...

Se censurer pour ne pas choquer est une horreur... Mais qd on a certaines professions et un certain substrat socio familial c'est moins pire que... Où est la limite de ne pas choquer ? Chez moi c'est simple, on a le droit d'être homo si on est blanc ou noir ou arable ou d'une autre ethnie, mais pas de la mienne, parce que sinon c'est tellement "choquant" qu'on doit alors mourir...

Bref, le choc est placé différemment selon les contextes et les gens... Personnellement je crois à un avancement suffisant de la société française pour que ce soit nécessaire que le traitement des homos et des hétéros face à la parentalité soit égalisé.

J'ai bien dit nécessaire... Parce que nous arrivons à un point de basculement avant ou arrière et je préfère avant que arrière, parce que moi je vis déjà tous les jours ce que ce serait si cela allait vers l'arrière... et je ne suis pas sure que cela soit vivable pour la plupart des homos de France....
Kliban
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Message par Kliban »

OFF-Topic :
[quote="Etapiscium"]D'une, comme dit plus tôt, des divergences existaient déjà dans les années 70 quant à la manière de militer. Les lesbiennes et gays respectables et discrets représentés par Arcadie étaient contre le militantisme des années 70 (Il faut dire que Baudry a littéralement reçu une claque :lol:...) et pensaient sincèrement que la meilleure manière de procéder était de s'intégrer aux moeurs et normes de l'époque quitte à taire sa sexualité. [/quote]

Ceci (en gras) n'est pas exact (pour le reste je suis d'accord avec ton post) - c'est même, je crois, une contre-vérité historique, qui relève en fait de l'histoire telle que l'a écrite un militantisme plus voyant que ne le fut Arcadie. Le fait est que dans les années 70, Arcadie a appelé à une visibilité accrue - tout à fait impossible dans le contexte des précédentes années Mirguet (pour ceux qui ne connaissent pas : le nom du député qui a proposé un amendement hissant l'homosexualité au rang de "fléau social" au même titre que l'alcoolisme et la prostitution, ce qui donnait à l'Etat des moyens privilégiées pour la combattre (on la soupçonnait de pervertir la jeunesse, woillez wous).

La grande différence entre Arcadie et un militantisme gay n'est précisément pas, dans le fait de taire sa sexualité, mais, comme tu le relèves bien, dans le type d'action envisagé : plus axée dialogue que contestation, pour Arcadie, et moins, donc, dans la manifestation ostentatoire de rue. Plus qu'à ses options militantes, la fin d'Arcadie en 1982 est due à une forme de raideur de Baudry à laisser son association se rapprocher des mouvements gauchistes, le dépassement de la plupart des mouvements gais par l'explosion de la sphère commerciale gaie - et sans doute aussi la lassitude du fondateur, Arcadie ayant duré de 1954 aux 70s sans interruption dans une période de grand stress pour les homos.

Sur tout cela, je ne saurais que trop conseiller l'excellent Arcadie - La vie homosexuelle en France, de l'après-guerre à la dépénalisation", Julian Jackson, Autrement, 2009.
Caramel
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Message par Caramel »

Euh...

Etapistruc dont le pseudo est trop long pour ma mémoire post travail :

Sérieusement, qui a dit qu'il n'y avait QUE le placard ou le militantisme ?

C'est ce qui me fait un peu péter un cable, là...

J'veux dire... Je suis probablement celle qui "critique" le plus le militantisme forcené, et pourtant, sérieusement, je ne me considère en rien comme étant "dans le placard".

Les seuls domaines de ma vie où je tais ma bisexualité sont deux endroits où je ne parlerais de toutes manières pas de ma vie privée, fût elle "sagement" hétéro :

Mon travail (parce que je bosse dans un lieu de travail où c'est super mal vu d'étaler sa vie affective, quelle qu'elle soit, et accessoirement que je n'éprouve en rien le besoin que mes collègues connaissement ma vie privée).

Une partie de ma famille, parce que c'est des cons, que dès que je tiens à quelqu'un ils jouent soit à rabaisser cette personne, soit à me rabaisser auprès de cette personne (soit les deux, soyons fous !), et ce quel que soit ce quelqu'un, ami, amie, pote, petit ami(e). A partir de là, c'est pas une histoire placard, c'est une histoire de "les cons, moins ils en savent sur moi, mieux je me porte, nos relations sont purement diplomatiques".

Sincèrement, j'avoue que je trouve assez blessant cette espèce d'opposition moisie et artificielle : si on n'est pas militant, c'est qu'on s'en fout de rester dans le placard.

Le monde ne se conjugue pas uniquement en noir ou blanc, il y a quelques niveaux de gris, entre deux !
Caramel
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Message par Caramel »

Ben ce que j'essaie de dire, c'est que je ne me conscidère pas comme étant "dans le placard" à mon boulot, parce que je ne parlerais pas NON PLUS de ma vie privée dans ce contexte là si j'étais hétéro, et vu que je travaille notemment avec des euh.. BONNES SOEURS... J'éviterais de bisouter mon copain devant mon taf, même si c'était un mâle et que notre couple était tout ce qu'il y a de plus conventionnel.

Et que oui, devant elles, je pense que le mode "roulage de pelle" serait juste too much, et ça braquerais pour braquer.

Mais je ne feins pas non plus l'indifférence face au sujet "homosexualité" face à elles, notamment en cas de questions / remarques des enfants. Si je voulais jouer la "sécurité" et susciter 0 soupçon pour ne " prendre de risque", je ne répondrais pas ouvertement aux enfants sur le fait que l'homosexualité n'est pas "berk", que c'est une orientation sexuelle comme une autre. Ca serait si facile d'éluder le sujet, sincèrement.

Après, non, je ne suis pas spontanée avec ma copine "uniquement dans un contexte gayfriendly". Même si effectivement je n'ai pas d'homophobe dans mes amis (principalement parce que j'essaie d'éviter d'avoir des cons dans mes amis, étrangement...). Je suis aussi spontanée avec ma copine au resto, dans le train, dans le bus, et euh... partout ?
On pourra certes revendiquer la vie privée et estimer que l'on n'est pas dans le placard, mais dans une société qui prétends que tout le monde est hétérosexuel, la vie privée n'a de sens que si l'on est homosexuel. Un hétérosexuel pourra revendiquer sa vie privée, mais l'on sait déjà qu'il est hétérosexuel.
J'avoue ne pas piger, là, où tu veux en venir.
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