Je vous copie ici un post que j'ai mis hier la nuit dernière, juste après une dispute avec ma copine, sur un autre forum.
Besoin de vos avis, de je ne sais pas quoi, d'un quelconque moyen de prendre du recul sur cette situation.
A noter que c'est possible qu'il y ait quelques phrases à construction aléatoire, mais il était 5h du mat... :
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Je ne gère pas.
Je ne gère rien.
Ca dure depuis cet été. Ca reste dans ma tête. Souvent dans un coin. Des fois tout devant à me faire hurler et chialer et angoisser, comme ce soir.
J'ai peur que ma copine me quitte par peur de la réaction de ses parents. Homophobes ("Les homos c'est des sous-races, faut les éliminer").
Ca fait un an et demi qu'on est ensemble, et je ne gère pas de l'entendre dire "Je leur dirais que ça ne sera plus une amourette aux yeux de mes parents". C'est pas une putain d'amourette putain de merde. Comment ca pourrait en être une à leur yeux. Elle a déménagé à 800km pour qu'on vive ensemble (OK, prévu avant qu'on soit ensemble, m'enfin, relation forte quoi qu'il en soit). Ça fait un an et demi qu'on vit ensemble, avec les hauts, les bas. Avec la construction d'une vie commune, avec les coups durs. Je l'aime toujours. De plus en plus fort. J'ai envie de construire vraiment quelque chose avec elle. Dire que je me vois finir mes jours avec serait abusé, je ne suis pas apte à faire des projets à si long terme. Mais en tous cas, construire un bon bout de chemin, construire ensemble des ponts par dessus les difficultés, être là l'une pour l'autre.
Cet été, vacances avec un groupe d'amis rencontrés sur un forum internet dans sa région. Grand secret, se cacher. Pouvoir être dans ses bras à une seconde, et la seconde d'après devoir être à un mètre syndical de distance parce que "le petit kéké qui vient de monter dans le bus, il a une tête qui me dit quelque chose, si ça se trouve il me connait, il pourrait en parler".
Brieffer tout le moment avant qu'ils ne voient sa mère pour répéter avec insistance de ne pas faire de gaffe sur notre relation, de ne pas faire de gaffe sur le fait qu'on s'est tous rencontrés sur le net.
Parler de vacances futures éventuelles dans le sud : "Mais bon, si tu viens avec moi à chaque fois, ils vont griller quelque chose".
Oui ils vont griller quelque chose. Une colloc' avec qui tu pars en vacances, avec qui tu envisages de déménager dans un appart' plus grand, avec qui tu as des projets... Oui c'est une amie très forte, mais immanquablement, la peur des soupçons, la peur du moment où il va falloir limiter les activités ensemble pour "ne pas éveiller les soupçons".
Ca n'arrivera peut-être pas. Elle dit que ça n'arrivera pas. Mais j'ai peur, j'ai du mal à me raccrocher à des mots. Je ne dis pas que je ne la crois pas : je sais qu'elle est sincère quand elle me dit ça. Mais des mots, des idées, c'est réversible. Des actions pas. Je ne doute pas de sa sincérité. Vraiment pas. Mais j'ai peur. J'ai peur qu'elle soit sincère maintenant, et que confrontée aux soupçons de ses parents, la donne soit différente, que ça fasse trop peur pour le gérer, qu'ils faille mentir activement, qu'il faille se cacher encore plus même loin du sud de la France... Ou que pour limiter les risques, elle ne fasse un choix plus rassurant, être avec un mec (elle est bi, ça ne serait pas nécessairement une corvée). Elle me dit que c'est moi qu'elle aime. Mais qu'est ce qui me dit qu'elle ne pourrait pas en en penser autant (je ne crois pas être unique, ni irremplaçable, je n'ai pas cette prétention) d'un mec croisé sur son chemin, qui lui inspirerait confiance, qu'elle apprendrait à connaitre, dont elle tomberait amoureuse ?
J'ai peur que ça ne soit jamais le moment de leur dire ou de leur laisser deviner. Que maintenant ça soit "on reconstruit notre relation mes parents et moi, je ne veux pas tout foutre par terre, et puis j'ai peur qu'ils foutent la merde par rapport à mes sœurs". Et que dans trois ans ça soit "On a reconstruit une relation, elle est forte, elle compte vraiment, elle est stable, j'ai pas envie de risquer de déstabiliser ça".
Et il y a l'enjeu de ses sœurs aussi : si les parents réagissent de manière "bâtarde", ils ont un pouvoir sur ses sœurs. Sur monter les sœurs contre la sale gouine de grande sœur. Sur le fait de ne pas autoriser ma copine à voir ses sœurs.
Je ne sais pas de quoi j'aurais besoin pour ne plus avoir peur.
Mais c'est vachement difficile d'en parler avec elle, parce que c'est un sujet douloureux pour elle aussi, parce que prise entre deux choses vachement importantes pour elle, sa famille, et nous. Du coup, quand j'ai besoin d'être rassurée, c'est difficile. Ça vire en engueulade (ceux qui étaient à l'IRL l'ont vécu), ça vire en crise d'angoisse des deux cotés. Ça vire en "violence" de ma part parce qu'elle se renferme et ne dit plus un mot et que je la secoue physiquement parce que ça me panique ses états, que j'ai besoin de l'en faire sortir, de rétablir un lien.
Je ne sais pas ce qui me rassurerait. Je crois que j'aurais besoin de l'entendre dire, encore et encore, à chaque fois que cette angoisse me vrille le crane, qu'elle ne va pas me lâcher, quoi qu'il arrive avec sa famille.
C'est moche à dire, mais j'ai tellement peur qu'elle ait à faire un choix...
Et déjà, d'une part, j'ai peur qu'elle fasse le choix de me quitter" pour applanir les choses avec ses parents si les parents réagissent mal ("Mais oui c'était une passade"). Et j'ai, finalement tout autant, peur qu'elle choisisse de se brouiller avec ses parents pour moi. Parce que je ne veux pas lui faire ça, lui faire de mal, que notre relation lui fasse de mal.
J'ai peur aussi de devoir calculer : est-ce que ca va leur mettre la puce à l'oreille ?... Si je vis trop longtemps avec elle ? Si je pars trop souvent en vacances avec elle ?
Cette famille, elle est de plus en plus importante pour elle parce que les choses s'arrangent petit à petit, et mine de rien, j'aimerais connaitre sa mère, ses sœurs (son beau père aussi, avec plus d'appréhension). J'aimerais pouvoir être moi pour eux. Ne pas devoir camoufler les circonstances de notre rencontre (parce que pour ses parents, le net c'est un repère de gens pas très sérieux, alors elle a pas envie qu'elle sache qu'on se connait par le net). Ne pas devoir nécessairement redoubler de mille précautions, avoir un briefing serré sur "quoi dire, quoi pas dire".
Bien sur que je ne vais pas arriver devant ses parents et faire "regardez, je roule une grosse pelle à votre fille, pis éventuellement je lui pelote les seins". Bon dieu évidemment que non, j'ai pas été complètement que nourrie, j'ai aussi vaguement été élevée, et j'ai appris à faire la distinction entre vie intime et publique. Ça va juste de soi (et pour tout notre entourage aussi, je crois), et j'avoue que les milles précautions "artificielles" pour "protéger à tout prix ce secret" me font mal.
Oui, ne pas dire.
Oui, ne pas se rouler des pelles ou se prendre la main devant les parents.
Évidemment.
Mais devoir calculer, réfléchir à "comment éviter de leur mettre la puce à l'oreille", j'ai peur. Parce que j'ai peur, très, viscéralement, que plus ça soit dit tard, plus ça soit un non-dit encrouté, difficile à casser... Avec le risque de, en plus de la réaction face à l'homosexualité (enfin, bisexualité en l'occurrence, mais ca ne changera rien pour les parents), il y ait le "putain, tu nous as menti / caché ça depuis X années".
Alors oui, ça n'est pas à l'ordre du jour de leur dire. Je comprends. Vraiment.
Parce qu'entendons nous, je comprendre que ça lui fasse peur / mal de risquer de perdre des liens importants pour elle.
Et je l'aime. Par dessus tout (qu'on me pende pour ces phrases qui vont à jamais ruiner ma réputation de troll insensible).
Et que la dernière chose que je veux lui faire, c'est lui faire du mal.
Mais problème : pour être rassurée, j'ai besoin, même si c'est lourd, de pouvoir mettre le sujet sur la table dès qu'il me fait dépasser un stade gérable d'angoisse.
Et elle, c'est un sujet dont elle ne gère pas de parler, qui la fout mal.
Parce qu'elle a l'impression que je veux lui forcer la main pour qu'elle parle à sa famille.
Je ne veux pas lui forcer la main. Vraiment pas. Même si oui, et elle le sait, pour être pleinement rassurée et arrêter de psychoter et de me faire mille films, je crois que j'aurais besoin que ça soit posé.
Pour ne plus avoir ce "suspense". Pour "savoir à quelle sauce je vais être bouffée".
Mais faute de ça, je crois que j'aurais besoin qu'on puisse en parler, encore et encore, répéter, seriner les mêmes réponses. Qui ne me rassureront probablement pas à long terme, Mais qui me rassureront jusqu'à la prochaine fois où l'idée me fera bouillir la tête.
Sauf que ca lui fait mal. Pour mille raisons, qui vont de "impression d'une pression pour qu'elle le dise à sa famille" à "difficile de gérer de me voir mal à cause de cette situation dans laquelle elle est impliquée".
Alors elle ne gère pas. Alors elle se renferme.
Et alors que j'aurais besoin de mots plein de douceur, elle se referme.
Et ca alimente ma peur.
Par moment, j'ai la haine. Contre ses parents. Contre cette culture espagnole imprégnée de religion catholique... Dit des mots durs, crus, cruels : que j'aimerais crever tous les homophobes qui se mettent sur notre chemin, un par un. (sauf que ces homophobes c'est ses parents, et que putain, malgré le passé moisi où l'ambiance entre eux et Isa était franchement de la maltraitance, maintenant qu'ils sont en train de reconstruire une relation saine, ils sont importants pour elle, et que comment elle pourrait prendre bien de m'entendre dire ça ?).
J'ai peur. Je l'aime putain. J'ai tellement peur qu'un jour elle choisisse la solution "moins douloureuse", être avec un mec (vu qu'elle est bi) pour pouvoir vivre pleinement son histoire d'amour sans avoir à se prendre la tête à angoisser sur l'homophobie parentale.
Je ne fais pas d'elle un tableau de "c'est la nana qui me fait du mal". Parce que je sais que je lui en fais tout autant. Et que c'est plus la situation qui nous fait du mal. Et nos difficultés à gérer cette situation.
J'aimerais tellement que ça s'arrange.
J'aimerais tellement des ébauches de solutions pour être moins angoissée face à ça, pour ne plus avoir peur que cette situation nous sépare.
J'aimerais avoir des ébauches de solutions pour que quand j'angoisse, j'arrive à me rassurer sans la faire partir en live.
Parce que je l'aime.
Et que au delà de ça, on a des problèmes autres (extérieurs à tout ça) à régler, stage, thune, collocation.
Et que ça fait beaucoup, et que je me sens partir en couille.
Je l'aime.
Ses parents
Re: Ses parents
Bon, 1ère réaction : Caramel, souffle 1 grand coup.
Maintenant que tu as dit tout ça, ça va aller mieux. Au moins parce que tu t'en es libéré !
Et un
pour la route.
Ensuite... les parents homophobes, je connais
. Les gérer... j'y suis pas arrivée
.
Oui, dit comme ça, de suite, ça fait moins de bien au moral. Mais je vais pas cacher la vérité.
Il faudrait que vous arriviez à passer outre, quand vous êtes toutes les 2, dans vos projets à vous 2, la menace/présence des parents/entourage. Déjà, dans 1 premier temps, pour respirer un peu.
Après, c'est sûr que tu vas pas la forcer à leur dire, parce que plein d'autres choses entrent en jeu dans cette relation avec ses parents/beau-parents.
Mais tu pourrais lui montrer tes signes d'inquiétude ? Peut-être ?
A vrai dire je manque d'idées parce que chaque situation est particulière...
Maintenant que tu as dit tout ça, ça va aller mieux. Au moins parce que tu t'en es libéré !
Et un

Ensuite... les parents homophobes, je connais


Oui, dit comme ça, de suite, ça fait moins de bien au moral. Mais je vais pas cacher la vérité.
Il faudrait que vous arriviez à passer outre, quand vous êtes toutes les 2, dans vos projets à vous 2, la menace/présence des parents/entourage. Déjà, dans 1 premier temps, pour respirer un peu.
Après, c'est sûr que tu vas pas la forcer à leur dire, parce que plein d'autres choses entrent en jeu dans cette relation avec ses parents/beau-parents.
Mais tu pourrais lui montrer tes signes d'inquiétude ? Peut-être ?
A vrai dire je manque d'idées parce que chaque situation est particulière...
Re: Ses parents
Elle le sait, que je suis flippée par la situation.
C'est une des sources de problème, d'ailleurs :
Elle ne gère pas de parler de ça, parce qu'elle se sent coupable, parce qu'elle a le sentiment que ses réponses ne suffisent jamais à me rassurer pleinement (ce qui n'est pas faux hein... à vrai dire, je pense que je serais complètement rassurée sur ce truc là le jour où ses parents seront au courant, et que ça se sera passé correctement, et que je ne me serais pas retrouvée célibataire dans la foulée, hein..). Pour le coup, elle a l'impression d'avoir mille fois la même discussion (ce qui n'est pas complètement faux)... Mais moi, j'ai juste connement besoin d'être rassurée. Je suis une vraie gamine quand j'angoisse, à vrai dire !
Mais clairement, je ne veux pas, et je ne vais pas la forcer à leur en parler.
C'est une des sources de problème, d'ailleurs :
Elle ne gère pas de parler de ça, parce qu'elle se sent coupable, parce qu'elle a le sentiment que ses réponses ne suffisent jamais à me rassurer pleinement (ce qui n'est pas faux hein... à vrai dire, je pense que je serais complètement rassurée sur ce truc là le jour où ses parents seront au courant, et que ça se sera passé correctement, et que je ne me serais pas retrouvée célibataire dans la foulée, hein..). Pour le coup, elle a l'impression d'avoir mille fois la même discussion (ce qui n'est pas complètement faux)... Mais moi, j'ai juste connement besoin d'être rassurée. Je suis une vraie gamine quand j'angoisse, à vrai dire !
Mais clairement, je ne veux pas, et je ne vais pas la forcer à leur en parler.
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- Inscription : mer. août 26, 2009 10:29 am
Re: Ses parents
peut-être qu'en parler avec un psy te permettrait de moins psychoter, de passer outre cette angoisse...Tu sais il y a des tas de gens qui pour diverses raisons ont une double-vie et jamais leurs parents ne l'apprennent...(p-ê d'ailleurs qu'ils subodorent qqe chose?)
c'est à elle de voir ce qui est le mieux pour elle, mais franchement, grâce à la distance je ne crois pas indispensable de le dire à ses parents...Juste la laisser aller les voir qqes jours 1/2 fois /an....
c'est à elle de voir ce qui est le mieux pour elle, mais franchement, grâce à la distance je ne crois pas indispensable de le dire à ses parents...Juste la laisser aller les voir qqes jours 1/2 fois /an....