Sacrifier tout pour un futur incertain, ça paye ?

[Joker]

le truc c'est que je déprimais au premier message du topic

mais en fait je déprime jamais vraiment, si tu me croises dans la rue (improbable certes mais c'est pour imager) je serai direct :


- ohhh saluuut toi ça vaaaaa

[Hypnos]

C'est le propre de beaucoup de personnes dépressives. Le principe du clown triste. Tu fais comme si tu étais heureux alors qu'en fait non pour que les gens ne voient pas ta détresse. C'est un mécanisme de défense qu'ont pas mal de gens qui n'ont pas reçu assez d'attention. Je ne dis pas que c'est ton cas, mais je parle d'expérience personnelle ainsi que de celle de certaines personnes de qui je suis proche. C'est mieux encore qu'autre chose.

[Manchette]

Quoi de plus puéril que l'élite ?
Le savoir n'est pas la clé d'entrée dans un cercle d'initiés.

Il n'a aucun but en lui-même, et c'est justement ce caractère vain qui en fait toute la valeur. C'est même en cela qu'il se justifie pleinement pour moi, comme un geste conscient de refus de la société du spectacle. Orwell avait parfaitement saisi cela quand il parle des livres dans 1984, ou Adorno quand il signait avec Minima moralia son chef-d'oeuvre, et certainement l'un des plus brillants et plus beaux réquisitoires contre notre monde.
Et puis, bien sûr, la lecture est un plaisir, pour peu qu'elle soit libre. C'est justement pour cela que tu dois pouvoir totalement dissocier le travail et la lecture.

[Pascal]

on sent que t'as du mal et que tu serais prêt à me tourmenter comme d'autres l'ont fait

Non, je ne suis pas prêt à tourmenter qui que ce soit ça n'apporterait rien à personne.
Je souhaitais juste tenter de te faire réagir et te poser des questions sur tes motivations profondes afin que tu vois les choses sur un autre jour.
Je ne pense pas y arriver sur un forum, tant pis.

Sinon je pense pas que ça apporte grand chose de faire partie d'une élite , sans compter qu'on peut tous faire partie d'une élite (tout dépends du critère : culturel, social, professionnel, économique, innovation, empathie...) , et je vois pas pourquoi l'élite culturelle serait plus enviable à d'autres élites et quels intérêts il y aurait d'en faire partie.

N'oublie pas non plus que personne ne peut connaître tout sur tout, que le monde change sans cesse, que certaines choses qui étaient vraies à un moment se révéleront fausses plus tard, et que tu oublieras certainement beaucoup de choses dans tes lectures car l'intelligence est différent de la mémoire.

Bon de toute façon je reste persuadé que tu trouveras ta voie à force de te poser des questions et de discussions (que ce soit en vrai ou sur des forums) et puis tant que tu rencontreras du monde à un moment ou un autre tu changeras de point de vue.

Bonnes fêtes de fin d'année.

[MachineGun]

Peut-être que le message passera mieux à l'aide d'images.

[ExMembre]

Joker, mon petit, tu es le seul et l'unique sur tout le forum à pouvoir créer des topics de 10 pages en deux jours.
Rien que pour ça, je t'aime et te respecte

Au moins, tu mets de l'ambiance

Allez, amitiés, reviens vite ...

[Joker]

de l'ambiance certes, je dirai plutôt du bordel

[ExMembre]

Oui, mais un joyeux bordel bien réjouissant.

Maintenant que tout le monde s'est calmé, je vais tenter de répondre à ta question.
Non, sacrifier tout pour un futur incertain, ça ne paie pas forcément.

J'ai commencé mes études dans un truc du même niveau que l'X, et comme toi, j'avais peu de copains et me faisais chier grave dans la BU, pour le dire élégamment. En plus, je n'avais pas le niveau. J'avais beau bosser comme un fou, je m'isolais de plus en plus, et ce qui devait arriver arriva : j'ai craqué.

J'ai rabaissé un peu mes prétentions et je me suis retrouvé dans une école d'ingénieurs assez "normale". Et ben là, je foutais plus rien et j'ai réussi. Mieux : j'avais des copains. Je n'ai aucune idée de mon QI et je m'en fiche.

Le secret réside dans l'équilibre : un équilibre entre le travail et la vie sociale. A travailler tout le temps et ne pas avoir d'amis : on se fait chier. Glandouiller avec ses copains toute la sainte journée et rien fiche : on se fait chier.

C'est toute la difficulté de la vie universitaire, de la vie en général : trouver le bon équilibre. Et il n'y a pas de recettes miracles : chacun doit trouver son propre équilibre.

J'espère que tu trouveras le tien, mais il me semble qu'actuellement, tu es sur la mauvaise pente. Ta question porte en elle-même sa réponse.

[PH+]

Le secret réside dans l'équilibre : un équilibre entre le travail et la vie sociale. A travailler tout le temps et ne pas avoir d'amis : on se fait chier. Glandouiller avec ses copains toute la sainte journée et rien fiche : on se fait chier.

On peut aussi glandouiller et se faire chier sans avoir de copains, et avoir plein de copains, bien travailler et se faire chier quand même.

Je ne sais pas si c'est une question d'équilibre, moi je dirais plutôt que c'est une question de fatalité. Quand on est naturellement voué à l'ennui, on s'ennuie.
Pour essayer de s'en sortir, vous pouvez toujours:
-Vous convertir au "bonheurisme"
-Se répéter continuellement "Only boring people get bored"
-Claquer tout votre argent à essayer des trucs nouveaux à ne plus en finir
-Vivre comme ça:

Pour avoir essayé les deux dernières propositions, je peux vous dire que ça ne marche pas sur le long terme
Bref, il faut imaginer Sisyphe heureux, comme dirait l'autre.

[LadyG]

Bon je vais répondre parce que j'ai lu le topic d'une seule traite, et ça me fait réagir. Je vais cependant tenter de modérer mes propos.
Je n'écris pas souvent sur le forum, mais j'y vais régulièrement, pour lire les nouveaux posts et tout ça. Et j'ai suivi les tiens comme la plupart de ceux qui t'ont répondu ici. Je vais me permettre une remarque parce que j'ai presque le même âge que toi, mais je sens un gouffre entre nous, de maturité entre autres. Je pense que tu tentes par ta soif de ce que tu nommes culture (lire des livres) de combler l'immensité du vide de ton existence. Et que tu as un sérieux complexe de supériorité. Teinté d'un narcissime qui fait assez peur pour ton âge.

J'aime aussi lire, me renseigner sur le monde qui m'entoure, je suis curieuse. Mais je peux te dire que les vraies choses de la vie, celles qui m'ont le plus apporté, celles qui m'ont fait grandir, je ne les ai pas trouvées dans les livres. J'ai appris en discutant, en partageant, en mettant de côté mon ego pour me laisser transporter par la sagesse, les expériences, l'intelligence, la vraie, des gens qui m'entourent. Mon grand-père, entre autres, qui a fuit le franquisme dans les années 50, et qui reste un modèle et une inspiration constante. Je ne veux pas ressembler à Zemmour, à Emmanuel Todd, ou je ne sais quel autre "intellectuel" (si on peut considérer Zemmour comme ça...). Je souhaite être épanouie, ouverte aux autres, entourée, et qu'importe si je connais Victor Hugo par coeur ou si j'ai lu ou pas les Pensées de Pascal.

Alors, que tu comprennes ou pas ce message, mon conseil serait que tu voies un psychologue pour parler de tout ça, de ton syndrome Wikipedia, qui cache éventuellement une souffrance, peut-être que quelqu'un de complètement extérieur pourra mieux t'aider que nous... A moins que tu préfères un psychiatre qui a fait des études plus longtemps .......