A votre avis, je fais quoi ?
Re: A votre avis, je fais quoi ?
Mince ! Et moi qui allais te proposer de "faire" un lapsus genre "ce we, tu viens avec ton copain euh !... enfin qui tu veux !"
Bon ben le Flo t'a indiqué la marche à suivre.
Bon ben le Flo t'a indiqué la marche à suivre.
Re: A votre avis, je fais quoi ?
Ce genre de lapsus m'est déjà arrivé et je faisais semblant de pas l'entendre.zphyr a écrit :Mince ! Et moi qui allais te proposer de "faire" un lapsus genre "ce we, tu viens avec ton copain euh !... enfin qui tu veux !"
Bon ben le Flo t'a indiqué la marche à suivre.
Mais en même temps, je songeais en moi même : "si j'étais sûr de ne pas être homo, j'aurai relevé, j'aurai répondu directe, avec naturel : "heu... un copain ? je ne suis pas homo, tu sais !"
Et le fait d'être incapable de dire ça en indiquait long... mais impossible de dire : "ouais, je suis homo" parce que la simple idée d'être homo me faisait affreusement honte, ça ne correspondait pas à l'image que je voulais avoir de moi et donner de moi.
Et souvent, ce type de lapsus me démoralisait parce que ça signifiait que je n'arrivais pas à donner le change. Je me disais : les gens voient que je suis un pédé.
Je detestai ma voix, mes manières, mes attitudes. J'aurai donné n'importe quoi pour faire plus viril.
Puis le temps passait, je me persuadais de nouveau que j'arrivai à donner le change... jusqu'à la nouvelle petite reflexion anodine qui bouleversait tout mon univers : ben non mon gars, t'es toujours pas crédible en mec viril, t'as toujours l'air d'une tapette !^^^
Pour moi, être une tapette, à l'époque cela signifiait être montré du doigt, insulté, humilié. Y eu des connards au collège qui m'ont bien fait chier.
Heureusement que j'ai dépassé tout ça à présent, c'est derrière moi et la vie est tellement plus facile.
Mais ça a été un long chemin contre moi même et mon entêtement à refuser l'homosexualité.
Quelque part, les perches que l'on m'a tendu ou ce genre de lapsus indiquant que les gens n'étaient pas dupes (et même moins dupes que moi) m'ont certainement aidé à comprendre que je ne pouvais pas faire autrement que d'accepter mon homosexualité si je voulais être heureux un jour. L'acceptation s'est faite en plusieurs temps :
1) Je ne suis pas un pédé !
2) Je suis peut-être homosexuel mais il n'y a pas de bonheur possible dans cette vie là donc faut que je lutte contre ça
3) ça ne sert à rien de lutter, je suis comme ça, faut que j'essaie de l'accepter sinon je ne serai jamais heureux...
C'est pourquoi je te conseille tout de même de continuer à lancer quelques perches à ton pote, sans trop insister... juste pour ne pas l'entretenir dans l'illusion que "tout va bien, il n'est pas homo, personne au monde ne pourrait avoir cette idée là sur lui"
Re: A votre avis, je fais quoi ?
A une certaine époque de ma vie, j'étais aussi dans la même situation que Floridjan. Mais vers 21 ans, j'ai commencé mon chemin dans l'acceptation.
Et dès lors, personnellement, j'aurai bien voulu que l'on me tende des perches. Mais elles ont été très peu nombreuses. Et une des seule fois où j'ai failli cracher le morceau, c'était à une amie qui me posait la question si j'avais quelqu'un dans ma vie. J'avais effectivement un copain à ce moment là, mais je n'ai pas réussi à le lui dire.
Accepté à 23-24 ans, mon CO à tous mes amis (une était au courant depuis mes 24 ans mais le reste non) ne date que d'un an. Donc 3 ans après. J'avoue que pour la plupart ils s'en doutaient, donc ça n'a pas été une réelle surprise quand je leur ai dit.
Alors on peut très bien s'être accepté, mais le dire à quelqu'un, cela reste difficile. Cela reste un CO à faire. J'ai mis du temps à le dire à la plupart de mes amis.
Donc oui pour continuer à lui tendre des perches, non pour le mettre devant le fait accompli.
Et dès lors, personnellement, j'aurai bien voulu que l'on me tende des perches. Mais elles ont été très peu nombreuses. Et une des seule fois où j'ai failli cracher le morceau, c'était à une amie qui me posait la question si j'avais quelqu'un dans ma vie. J'avais effectivement un copain à ce moment là, mais je n'ai pas réussi à le lui dire.
Accepté à 23-24 ans, mon CO à tous mes amis (une était au courant depuis mes 24 ans mais le reste non) ne date que d'un an. Donc 3 ans après. J'avoue que pour la plupart ils s'en doutaient, donc ça n'a pas été une réelle surprise quand je leur ai dit.
Alors on peut très bien s'être accepté, mais le dire à quelqu'un, cela reste difficile. Cela reste un CO à faire. J'ai mis du temps à le dire à la plupart de mes amis.
Donc oui pour continuer à lui tendre des perches, non pour le mettre devant le fait accompli.
Re: A votre avis, je fais quoi ?
Bien résumé !sampa a écrit :Donc oui pour continuer à lui tendre des perches, non pour le mettre devant le fait accompli.
Re: A votre avis, je fais quoi ?
Floridjan et Sampa, merci beaucoup pour vos posts. C'est très éclairant d'avoir l'avis de quelqu'un qui a vécu la même chose de l'intérieur. Je pense effectivement que pour être aussi silencieux sur le sujet, il ne doit pas très bien le vivre. D'autant qu'il est dans une situation familiale assez difficile : son frère est handicapé et n'aura sans doute jamais d'enfants, je pense que ça doit pas mal le faire culpabiliser de se dire que ses parents seraient déçus s'il leur faisait sont coming-out... enfin c'est ce que j'imagine, le connaissant et connaissant ses parents, ça se trouve je me goure complètement...
En tout cas merci de vos témoignages et de votre aide. Je crois que pour l'instant, je vais continuer à tendre des perches de temps en temps en espérant qu'un jour il se sentira suffisamment bien dans sa peau pour en saisir une.

En tout cas merci de vos témoignages et de votre aide. Je crois que pour l'instant, je vais continuer à tendre des perches de temps en temps en espérant qu'un jour il se sentira suffisamment bien dans sa peau pour en saisir une.
Re: A votre avis, je fais quoi ?
Heu... c'est très tendancieux ce que tu viens d'écrire...Hey Jude a écrit :en espérant qu'un jour il se sentira suffisamment bien dans sa peau pour en saisir une.
Re: A votre avis, je fais quoi ?
Floridjan et Sampa
Il m'a fallu 30 PUTAIN d'années pour arriver à dire à mes amis que j'aimais les filles. Sinon je ne l'avais dit qu'à un pote au lycée et au père de mon fils. 30 ans avant d'arriver à me dire que juste coucher avec des filles ne me suffisait pas, que j'aspirais à être heureuse en couple avec une femme, que c'était là mon vrai confort.
Fiou. Moi aussi j'aurais donné n'importe quoi pour pas être lesbienne, du moins j'aurais vraiment aimé être hétéro. Dieu sait que j'ai lutté.

Il m'a fallu 30 PUTAIN d'années pour arriver à dire à mes amis que j'aimais les filles. Sinon je ne l'avais dit qu'à un pote au lycée et au père de mon fils. 30 ans avant d'arriver à me dire que juste coucher avec des filles ne me suffisait pas, que j'aspirais à être heureuse en couple avec une femme, que c'était là mon vrai confort.
Fiou. Moi aussi j'aurais donné n'importe quoi pour pas être lesbienne, du moins j'aurais vraiment aimé être hétéro. Dieu sait que j'ai lutté.
Re: A votre avis, je fais quoi ?
On a fini par triompher de nous même et c'est ce qui compte^^ 
Re: A votre avis, je fais quoi ?
Dans le chemin de l'acceptation, en partant de l'ignorance de soi jusqu'au co assumé, il y a plusieurs phases :
- Celle de l'aveugle, on ne rend pas compte qu'on matte. Le plus souvent c'est interprété comme de la jalousie, on voudrait être l'autre alors qu'on le désire
- Celle de l'autruche, on se rend compte qu'on scanne l'autre et on le nie. On se voit comme quelqu'un d'inférieur, on se demande pourquoi nous et non pas les autres et surtout on ne se projète pas. Pourtant, le désir est bien là et commence prend le contrôle en mode solitaire. Cette période est faite de virages à 180° (passage hétéro, amour platoniques, période de déni total...) quand il ne s'agit pas d'un bras de fer entre l'être et le paraître.
- Celle de la taupe. Lorsqu'on fini par intégrer progressivement qu'on n'a pas le choix, on devient prisonnier de ses tunnels. Si quelqu'un découvre les mottes de terre, on fait en sorte de ne pas les remuer. Si cette même personne se met à creuser même pour nous aider, on s'engouffre encore plus pensant que la prison est un moindre mal.
- Celle du blessé. Lorsqu'on se met à parler pour la première fois c'est dur. Les réactions représente une palette diverses : On bute sur les mots quand on n'en fait pas des tonnes pour se trouver de fausses excuses pour retrouver cette chère prison, on se met à trembler allant jusqu'à en devenir malade, on craque nerveusement ... Mais c'est un mal nécessaire libérateur.
- Celle du convalescent. Celui qui reprend des forces pour se reconstruire à l'air libre.
D'autres passent ces étapes rapidement allant jusqu'à les ignorer. Puis, il y a les autres : Quelques mois, quelques années, parfois plus d'une décennie ...
J'ai été aveugle pendant 4 ans, une autruche pendant 7 ans, une taupe pendant 4 ans, en convalescence pendant presque 6 ans...
- Celle de l'aveugle, on ne rend pas compte qu'on matte. Le plus souvent c'est interprété comme de la jalousie, on voudrait être l'autre alors qu'on le désire
- Celle de l'autruche, on se rend compte qu'on scanne l'autre et on le nie. On se voit comme quelqu'un d'inférieur, on se demande pourquoi nous et non pas les autres et surtout on ne se projète pas. Pourtant, le désir est bien là et commence prend le contrôle en mode solitaire. Cette période est faite de virages à 180° (passage hétéro, amour platoniques, période de déni total...) quand il ne s'agit pas d'un bras de fer entre l'être et le paraître.
- Celle de la taupe. Lorsqu'on fini par intégrer progressivement qu'on n'a pas le choix, on devient prisonnier de ses tunnels. Si quelqu'un découvre les mottes de terre, on fait en sorte de ne pas les remuer. Si cette même personne se met à creuser même pour nous aider, on s'engouffre encore plus pensant que la prison est un moindre mal.
- Celle du blessé. Lorsqu'on se met à parler pour la première fois c'est dur. Les réactions représente une palette diverses : On bute sur les mots quand on n'en fait pas des tonnes pour se trouver de fausses excuses pour retrouver cette chère prison, on se met à trembler allant jusqu'à en devenir malade, on craque nerveusement ... Mais c'est un mal nécessaire libérateur.
- Celle du convalescent. Celui qui reprend des forces pour se reconstruire à l'air libre.
D'autres passent ces étapes rapidement allant jusqu'à les ignorer. Puis, il y a les autres : Quelques mois, quelques années, parfois plus d'une décennie ...
J'ai été aveugle pendant 4 ans, une autruche pendant 7 ans, une taupe pendant 4 ans, en convalescence pendant presque 6 ans...