J’ai envie de partager avec vous une anecdote pas tout à fait récente (les faits se sont passés il y a genre un an et demi), mais qui m’a marquée, et surtout qui m’a fait me poser des questions auxquelles je n’ai pas vraiment de réponses (c’est là que vous intervenez... si vous le voulez !)
Je vais essayer de la faire courte :
Il y a un an et demi, donc, feu-ma-copine (nan elle est pas morte, c’est juste que j’aime pas trop le mot « ex »…) habitait à Paris, où je la rejoignais parfois le week-end. Un dimanche en fin d’après-midi, nous nous sommes assises dans un parc, sur un banc dans un coin discret. Ni elle ni moi n’aimions nous afficher en public, mais j’allais partir peu de temps après, alors on s’est un peu laissées aller, genre on se tenait vaguement la main et on a du se faire un bisou… sur la joue. Exhibition totale, quoi…

Au bout de quelques minutes, la gardienne du parc avec son bel uniforme rapplique, et nous demande de partir. Je lui demande pourquoi (même si je m’en doute fortement…), et elle nous répond que des gens se sont plaints de notre « comportement choquant », qu’il y a des enfants qui vont être « traumatisés », que c’était honteux de se « caresser » (avec toute l’ambigüité du terme) comme ça, etc. Je vais pas vous retranscrire tout le dialogue de sourds qui a suivi, voici juste deux répliques sublimes qui me sont restées en tête :
Moi : Ça me semble pas très légal de nous demander de partir pour cette raison là…
Elle : Ha mais si, c’est ce que vous faites vous qui est illégal !

Moi : Il y a d’autres gens qui font pareil, là-bas, pourquoi vous leur dîtes rien ?
Elle (affolée) : Où ça ?!
Puis, se rendant compte que je désignais un couple hétéro à moitié en train de copuler sur le banc : Ha noooon, mais c’est un vrai couple, eux !

Bref, finalement elle a clôt l’affaire en décrétant que c’était l’heure de fermeture du parc : elle a foutu tout le monde dehors.
Les questions que je me pose encore aujourd’hui, que je VOUS pose, sont :
- c’est courant ce genre de trucs ? (c’est marrant, y a qu’à Paris que j’ai eu de mauvaises expériences comme ça, en province, même dans ma petite ville, j’ai même pas eu une seule remarque… mais c’est peut-être juste le hasard !)
- quand ça arrive, comment réagir ? Fermer sa gueule et obéir (frustrant et humiliant) ? Essayer de raisonner (inefficace) ? Taper un scandale en espérant que des bonnes âmes viendront soutenir la cause (peu probable) ? Pleurer ?
- rassurez-moi, j’avais raison, c’est pas légal de virer des gens d’un lieu public pour un motif pareil, hein ? (il me semble que c’est ce que dit les articles 225-1 et 225-2 du code pénal, mais jsuis pas juriste, alors j’aimerai une confirmation de quelqu’un qui s’y connait…)
En gros : est-ce que ça risque de se reproduire, et si c’est le cas que faire ?
On avait opté pour la deuxième solution, en restant calmes, polies et avec le sourire (crispé, certes…), mais visiblement ça avait pas très bien fonctionné… J’étais tellement énervée et choquée les jours qui ont suivi, que, dans mon fol espoir de jeunette naïve de Province, j’ai écrit à la Mairie de Paris pour me plaindre. Évidemment, j’ai jamais eu de réponse…
Voilà, c’était mon coup de gueule avec 2 ans de retard ! Cette histoire m’avait beaucoup affectée et m’avait bien fait perdre foi en l’humanité… Elle m’est toujours restée en travers de la gorge. Ça a peut être l’air de rien écrit comme ça, mais moi qui suis une fille sans histoire, j’avais trouvé ça… violent.