En ce moment je lis...

[nicolas376]

Je lis le deuxième sexe de Simone de Beauvoir, et ben, c'est vachement cool!

[Acide]

Du Virginie Despentes ! (King Kong Théorie plus précisément)

[Régal Délice]

Je viens de finir L'Apocryphe, de Robert Pinget, et ça m'a beaucoup plu ; c'est un roman qui tourne autour d'une oeuvre impossible, des notes éparpillés et confuses que différents compilateurs s'acharnent en vain à rassembler et mettre au propre en vue d'une publication ; mais leurs efforts ne font qu'accroître le chaos et l'on ne distingue plus les différents lieux, les différents personnages, on confond les compilateurs et l'auteur initial, les différentes maisons, et les souvenirs s'estompent et se mélangent, tout tombe en décrépitude, plus rien ne semble avoir de sens - ou alors un sens total et sacré. C'est un très beau livre.

[Mizc]

Je note discrètement le titre de ton bouquin, De Luxe. Le thème semble intéressant.

Ces derniers jours, j'ai lu Le mythe de Sisyphe ( A lire et à relire) de Camus, L'amour aux temps du Choléra de Garcia Marquez (brillant, mais j'ai tout de même préféré Cent ans de solitude), et deux recueils de nouvelles de Borges : L'homme de sable, et l'Aleph. (J'ai eu un véritable coup de foudre pour ses univers doctes et labyrinthiques lorsque j'ai lu Fictions il y a quelques temps.)

[Maïzena]

Borges, c'est spé, mais c'est assez génial

[Luka]

Borges Garcia Marquez Camus

Quant à Pinget, c'est intéressant que tu le mentionnes, personne ne le mentionne jamais; il est passé plus ou moins inaperçu, ou pas encore perçu peut-être. Protégé de Beckett (dont il a aussi été le traducteur et vice versa) qui lui écrit de longues lettres, il est en tous cas un personnage que je veux découvrir plus avant.
Quand j'aurai le temps...

[Je lis, relis, des essais, et autres, j'ai fini encore un Daniel Pennac]

[Régal Délice]

Borges Garcia Marquez Camus

C'est clair ! Un trio de choc !
Comme Mizc, j'ai nettement préféré Cent ans de solitude à L'amour au temps du choléra, qui m'a un peu déçu.

Quant à Pinget, c'est intéressant que tu le mentionnes, personne ne le mentionne jamais;

Je l'ai découvert grâce à la bonne vieille méthode bien éprouvée du "je prend n'importe quoi à la bibliothèque et on verra si c'est bien" ; c'est une technique qui porte souvent ses fruits ! Je ne connaissais pas du tout Pinget et c'est clair : j'adore, je vais vraiment explorer son oeuvre à fond car c'est visiblement d'une richesse folle - et d'une très haute tenue.

Pour le moment, et pour rester dans le voisinage de Minuit et du nouveau roman, je suis passé à Eric Chevillard, Les absences du Capitaine Cook, et c'est 252 pages de pur n'importe quoi de la mort, ça part dans tous les sens, c'est très drôle, très réjouissant. Ca parle d'à peu près tout ce qui n'a rien à voir avec le capitaine Cook. Quelque part c'est complètement punk, en même temps c'est très bien écrit, je m'amuse beaucoup. C'est indescriptible, en fait, il faut le lire, impossible de le raconter ou alors il faudrait tout recopier...

[Mizc]

Comme Mizc, j'ai nettement préféré Cent ans de solitude à L'amour au temps du choléra, qui m'a un peu déçu.

Je ne l'ai pas pour autant trouvé décevant, ce doit être surtout affaire de sensibilité personnelle : je crois que les histoires de malédictions et de générations enchevêtrées sur un siècle me transcendent plus, de par les ramifications qu'elles ont hors de l'humain et des destinées individuelles, que les histoires d'amour, de façon générale. Mais pour une histoire d'amour, c'est une sacrée histoire d'amour, avec ce qu'il faut de folie, d'acharnement, d'idée fixe de son protagoniste principale, ce qu'il faut de cruauté, aussi, et surtout cet écho de l'âme qui fait entrapercevoir entre les lignes une certaine vérité du coeur, que ce soit par thèse ou par antithèse. L'amour au temps du choléra reste tout de même magistral. A titre personnel, ce sont les quelques pages de la toute fin qui m'ont peut-être un peu déçue (peut-être avais-je placé mes exigences un peu haut), que j'ai trouvé presque banales au regard du livre que je venais de lire ...

Quant à Pinget, c'est intéressant que tu le mentionnes, personne ne le mentionne jamais; il est passé plus ou moins inaperçu, ou pas encore perçu peut-être. Protégé de Beckett (dont il a aussi été le traducteur et vice versa) qui lui écrit de longues lettres, il est en tous cas un personnage que je veux découvrir plus avant.

Ah oui tiens, Beckett aussi il est sur ma liste des auteurs à approfondir un-de-ces-jours.

[sandoval]

Je viens de finir L'Apocryphe, de Robert Pinget, et ça m'a beaucoup plu ; c'est un roman qui tourne autour d'une oeuvre impossible, des notes éparpillés et confuses que différents compilateurs s'acharnent en vain à rassembler et mettre au propre en vue d'une publication ; mais leurs efforts ne font qu'accroître le chaos et l'on ne distingue plus les différents lieux, les différents personnages, on confond les compilateurs et l'auteur initial, les différentes maisons, et les souvenirs s'estompent et se mélangent, tout tombe en décrépitude, plus rien ne semble avoir de sens - ou alors un sens total et sacré. C'est un très beau livre.

Mmmmm...ça donne envie!

[Charlie]

Je viens de terminer Un complot contre l'Amérique de Phil Roth.

Ce roman de l'auteur de "Portnoy et son complexe" est une uchronie sur le thème de l'arrivée des fascistes à la Maison-Blanche aux portes de la Seconde Guerre Mondiale. Philip Roth met en scène son enfance sur la côte est dans un quartier juif, et le regard d'un petit garçon face aux changements de la vie américaine après la victoire de Charles Lindbergh (à la fois héros américain et pro nazi notoire) aux élections. Les personnages politiques qui sont décrits sont ceux qui vivaient à cette époque, et l'une des originalité est de mettre en perspective les professions de foi de certains d'entre eux, ceux qui vouaient à la politique européenne de l'admiration, avec leurs actes s'ils étaient arrivés au pouvoir.

La structure du roman est très intéressante et le livre très bien écrit.