Premièrement, oui pour moi il a un « gay type », dont l’image ne coïncide pas avec celle qui semble présente dans la conscience collective de chacun, à cause des clichés véhiculés par les médias notamment ( naguère tout du moins ; j’avoue ne pas avoir regardé tous les reportages qui traitent de l’homosexualité ces derniers temps, donc si tu dis qu’il y a du mieux, je te crois. Mais éradiquer un cliché vieux comme Hérode, ça prend du temps. Nous ne sommes pas vaccinés contre l’hépatite C dès la 1ère injection.)
On ne peut être pas définir le gay type facilement par ce qu’il est, mais en tout cas on peut tenter de le faire en décrivant ce qu’il n’est pas ( forcément). Le Gay type est une moyenne pondérée de tous les gays ( « il y a autant de façon d’être homosexuel qu’il y a de gays.» ). Et le barycentre semble alors plus tirer du côté qui ne va pas dans le sens d’une féminisation. Ce n’est qu’une simple cons-tata-tion d’ailleurs. (%)
Ce qu’ a dit Pygargue ne me paraît pas aller à l’inverse de ce que j’ai dit, je suis justement d’accord avec lui également.
Tu dis que les "efféminés" ne représentent que la minorité comme chez les hétéros, ce qui te "rassure".
Quand je me suis assumé à moi-même, l’image des gays que j’avais était celle du cliché de base. Donc oui, le jour où je me suis aperçu que tous n’étaient pas comme ça, ça m’a rassuré. S’identifier à des gens qui nous ressemblent a toujours été rassurant. Se sentir seul dans sa position n’est jamais agréable, surtout lorsqu’on se retrouve dans un brouillard assez dense.
[ je ne dis pas être la virilité même attention, j’ai moi aussi quelques petites ‘manières’.]
"Je me demande en quoi cela serait-il mauvais ou mal qu‘ il y ait une majorité de gays efféminés?"
Question rhétorique … la réponse qu’elle contient l’annihile directement. Ce ne serait d’ailleurs pas mauvais ou bien. Pour moi ce serait gênant.
« Qu’est ce qui serait différent s’il y avait une majorité d’efféminés ? » … arf... 3 fois rien …
Quant aux stéréotypes, j’aimerais faire preuve d’autant de détachement que toi et Olivierz, mais ce n’est pas mon cas. Je me heurte souvent aux stéréotypes classiques et faire comme si je ne devais pas me sentir concerné par ça ne changera en rien cette sensation de léger mal être qui en découle. Au sein de ma propre famille surtout.
Comment faire preuve de détachement lorsque ton père te dit « qu’il espère que ce ne sera pas un défilé de mecs à la maison ? » ou que ta mère rétorque « j’espère que tu ne deviendras pas comme tous ces mecs efféminés »… Oui j’ai honte d’être associé aux idées qu’ils ont dans leur tête. Honte qu’ils pussent s’imaginer qu’en « devenant » gay, j’allais changer.
J’aimerais me dire que ces réflexions sont normales, qu’elles sont celles d’un père ou d’une mère qui met son fils en garde contre l’inconnu de la vie qui l’attend. Mais non, ces réflexions ne sont là que pour les rassurer eux-mêmes, parce qu’ils ont peur des images qu’ils ont ingérées. Donc avant de faire mon CO auprès d’eux, j’ai été entravé par l’image largement véhiculée des « gays clichés ». Je redoutais ce genre d’amalgames , même s’ils sont inévitables au fond. C’est en ce sens que j’affirme que les mecs efféminés « n’aident pas à s’assumer soi-même" et "n’aide pas à assumer son homosexualité face aux autres".
Ensuite, tu soulèves un problème intéressant. Les gay « invisibles » ne s’assument pas assez pour contrer les clichés qui circulent : Les clichés n’incitent pas certains d’entre nous à s’outer. Et donc les plus visibles sont les plus stéréotypés ce qui rajoute de l’eau au moulin. Catch 22.
En effet s’assumer massivement pourrait aider, mais il y a plusieurs paramètres à l’heure actuelle qui peuvent en freiner plus d’un. Je ne connais pas tous les tenants et les aboutissants pour affirmer que cela arrangerai tout.
En disant que les mecs efféminés ne sont pas représentatifs de la majorité des gays je ne renie pas les avancées qu’ils ont permises, il ne faut pas tout mélanger. D’ailleurs je ne critique pas les mecs efféminés, je dis juste que je ne m’identifie pas à eux et je constate qu’ils sont minoritaires en fin de compte, contrairement à ce qui pouvait être laissé à penser.
Pour finir, je ne fustige pas les mecs efféminés pour ce qu'ils sont, mais c'est le fait d'être associé à eux dans la tête des gens qui me froisse. Je ne pratique aucun racisme ou aucune homophobie à mon sens.
Sur ce , je vais petit-déjeuner! J'ai bien envie de chocapic moi-anhhhh!