Oulah ! C'est une super idée ce topic, par contre je vais pondre un pavé !
Aloreuh, mes premiers coming-out remontent à 5-6 ans environ, quand je me suis rendue compte que j'étais tombée amoureuse d'une de mes amis.
J'étais embêtée, parce que d'un côté je n'avais pas de doute sur mes sentiments, par contre je n'éprouvais aucune envie d'aller plus loin qu'un câlin... Je me suis mise à me poser beaucoup de questions et à en parler à plusieurs amies. L'une était bi, l'autre lesbienne, du coup, évidemment elles ont accueilli mes questionnements avec beaucoup de bienveillance et mon CO final ne leur a pas trop posé de problème. Elles ont eu un peu plus de mal avec la partie ace de mon identité qu'avec la partie bi, mais elles l'ont respecté.
Au fur et à mesure que mes relations avec cette amie s'approfondissaient, j'ai de plus en plus ressenti le besoin d'en parler autour de moi, de dire "j'aime les filles". Mais je n'osais pas, parce qu'on ne sortait pas "officiellement" ensemble et que j'avais peur de me faire rire au nez et d'entendre "t'es célib donc dans le fond tu ne sais pas".
J'ai fini par craquer en plein repas de famille et ai sorti un très inadéquat "je suis lesbienne !".
Connaissant ma famille, je savais que bi, ça ne passerait pas. Certains ne me prendraient pas au sérieux (et avec une -plus ou moins- copine sous le coude que je voulais leur présenter, ça m'énervait d'avance) et d'autres comme ma mère me sortiraient "qu'il faut choisir". J'avais déjà eu droit à cette petite remarque quelques années auparavant en pleine adolescence, et ça avait laissé des traces.
Asexuelle ? J'aurais eu droit à des remarques graveleuses et là non plus, je n'aurais pas été prise au sérieux.
Bref, le lesbienne, même s'il ne transmettait qu'une info incomplète et inexacte, ils l'ont pris au sérieux, donc le but était atteint. Par contre ça a été l'apocalypse. Mon beau-père a quitté l'appart en claquant la porte, mon grand frère a hurlé, le plus jeune n'a plus pipé mot pendant une heure, ma mère a répété en boucle "c'est des bêtises ? Tu nous fait marcher, hein ?" avec une tête de six pieds de long.
Elle a d'ailleurs fini par calmer tout le monde en disant que je faisais une crise d'adolescence en retard et que je ne savais pas ce que je disais.
Ils se sont empressés de faire comme si je n'avais rien dit, mon beau-père a répété que les femmes, de toutes façons, ça ne pouvait pas vivre sans homme à chaque fois que je passais à la maison (et s'est étonné que j'espace mes visites) et avec mon grand frère s'est évertué à me coller des mecs dans les pattes. En plus, c'était toujours des boulets, macho et chiants. Un peu comme eux, quoi.
Le plus jeune de mes frères s'est abstenu de me resortir que les homosexuels devraient tous être envoyés en camp, preuve peut-être que dans un coin de sa cervelle l'information était passée, mais je n'ai pas de certitude.
A l'heure actuelle, je refuse d'aborder ma vie sentimentale avec eux, quand ils me parlent d'enfants, de couple ou autre, je hurle et globalement ils me foutent la paix. Faut dire aussi que je les évite beaucoup. Donc ça aide pour l'avoir, la paix.
Je n'ai pas le temps là, tout de suite, pour raconter mes autres coming-outs, donc je fais un bilan provisoire :
Bilan : 2 positifs, 4 négatifs
et j'en profite pour demander si vous décomptez bien vos CO par personne et pas par évènement/période. Parce que mon CO familial, je l'ai fait à 4 personnes différentes, mais tout en même temps : donc plutôt 1 CO ou 4 pour vous ?