coming out pour s'excuser...

[pier]

Petit up de circonstance

J'ai profité d'un séjour familial estival pour faire mon coming out. En voilà un projet pour meubler les vacances!

Le rite du coming out aux parents. Quand je discute avec d'autres gay, je constate que c'est souvent une des premières questions qu'on pose et que si on ne l'a pas fait, on passe pour le mec encore honteux. Dans la relation avec mes parents l'affichage de mon orientation sexuelle en tant que telle n'a pas d'importance, bien au contraire d'une relation amoureuse épanouie. Mais c'est loin d'être mon cas encore et ça se construit plutôt en opposition avec ce qu'ils nous ont montré de leur couple...
Jusqu'à présent je me suis toujours senti assez fort pour esquiver les remarques et suivre mon envie. Mais récemment je me suis pris un râteau et le mec pour me dire que je n'étais pas prêt à une relation sérieuse m'a entre autre rapporté ce non coming out aux parents. Après tout puisque je m'en tamponne à peu près le coquillard, pourquoi ne pas le dire?

J'ai donc dit que j'étais homosexuel, que ça me faisait peur et ne me rendait pas vraiment heureux aujourd'hui. Ils ont acquiescé sur le fait que ça n'était pas le plus important et n'ont pas plus réagi, à part quelques banalités... Finalement on est passé à côté de l'essentiel et j'en conclue que ce n'est pas la peine d'espérer avoir une discussion intime avec eux de si tôt...

[Olivier]

Bravo d'avoir eu le courage!! C'est une sacrée étape que tu viens de franchir!

Et la réaction est tout de même positive non?

Après, comme tu le dis, ça ne va peut-être pas déboucher sur des discussions existentielles avec tes parents mais l'important n'est pas ici. Ce qui compte c'est que ça te fasse avancer dans ton rapport à l'homosexualité. Maintenant, quand tu les verras, tu n'auras plus ce malaise, ce sentiment de manquer d'honnêté ou de courage ou autre. C'est souvent en passant par l'autre qu'on arrive à se construire soi-même (ça sonne un peu comme un sermon de messe à 2 balles mais j'y crois vraiment). On se construit beaucoup dans le regard de l'autre.
Les discussions, c'est important pour certains, pour beaucoup le message passe autrement.

Je suis très content pour toi et te félicite encore!


(et ce rateau dont tu parles, s'agit-il du coéquipier?)

[Lolo]

J'ai donc dit que j'étais homosexuel, que ça me faisait peur et ne me rendait pas vraiment heureux aujourd'hui. Ils ont acquiescé sur le fait que ça n'était pas le plus important et n'ont pas plus réagi, à part quelques banalités... Finalement on est passé à côté de l'essentiel et j'en conclue que ce n'est pas la peine d'espérer avoir une discussion intime avec eux de si tôt...

Leur non-réaction est plutôt positive : pas de rejet, pas de jugement, que demander de mieux ? Une discussion plus intime sur tes attentes arrivera peut-être un peu plus tard : même s'ils n'ont pas réagi sur le moment, ils ont peut-être besoin de digérer l'information.

Jusqu'à présent je me suis toujours senti assez fort pour esquiver les remarques et suivre mon envie. Mais récemment je me suis pris un râteau et le mec pour me dire que je n'étais pas prêt à une relation sérieuse m'a entre autre rapporté ce non coming out aux parents. Après tout puisque je m'en tamponne à peu près le coquillard, pourquoi ne pas le dire?

Ce n'est pas un jugement, mais un constat : une relation sérieuse avec une personne qui n'a pas fait son CO dans sa famille est, souvent, plus difficile.
Pas évident en effet de se projeter dans une relation où l'on sait qu'on sera mis à l'écart dès que l'autre doit aller voir sa famille ou pire qu'on devra vider les lieux si c'est cette famille qui vient rendre visite. Il n'est nullement nécessaire d'être en bonnes relations avec la belle-famille, mais être obligé de rester caché, c'est un peu dur, surtout pour quelqu'un qui a brisé ce silence dans sa propre famille.
Cela étant, entre te pousser à faire ton CO familial et refuser tout net une relation sérieuse à cause de cela, il ne faut pas non plus exagérer... Je pense qu'il a eu le prétexte un peu facile, là.

[zphyr]

Salut Pier.

Bon, je ne vais pas redire les mêmes choses que Lolo, mais je veux souligner que tu avances de plus en plus vite ! Aurais-tu été capable l'an dernier, d'initier le quart de ce que tu vis maintenant ? Pour l'instant, rien de bien concret, mais ça va venir, j'en suis sûr !

[pier]

Merci à tous pour vos messages ça fait très plaisir

Le problème avec mes parents c'est qu'on ne parle jamais de ses sentiments et c'est au fond cela qui pèse sur leurs enfants, homosexuels ou non. Pour ce qui me concerne, ça fait des années qu'ils voient de près que je ne suis pas très heureux de vivre et s'en inquiètent, je crois, mais sans jamais le faire ouvertement. Ce coming out m'aura permis d'oser enfin briser ce malaise en partie et faire qu'il ne soit plus mien. Au fond, je voudrais ne plus avoir peur de mes sentiments, de ceux des autres à mon égard,... tout ce qui m'empêche de vivre heureux aujourd'hui.
Le silence à la maison est vite revenu et je repars donc poursuivre mon chemin seul mais en étant plus léger de cela. Voilà le positif!

Mon idée initiale était bien de faire un coming out en présentant un compagnon. J'ai compris avec ce garçon que cela peut mettre mal à l'aise d'être instrumentalisé s'il a fait la démarche depuis longtemps. Bien sûr ce non coming out n'est pas la vrai raison pour m'avoir éconduit mais c'est la seule sur laquelle je puisse agir... pour une prochaine fois. En tout cas le désir de présenter ma moitié un jour et de montrer à mes parents que je suis heureux et me suis défait des boulets qu'ils m'ont lestés au pied reste entier. Un jour...