Déjà voilà tes fleurs black clown

lol
Quand j'y réfléchis, j'ai toujours eu des désirs pour les mecs, du plus loin que je me souvienne, je devais avoir 4 ans et c'est déjà les gars que je regardais le plus dans les séries à la tv ou dans les jeux télévisés.
A 11 ans j'étais sur de moi et fixé même si je faisais tout pour changer...
A 15, j'essayais de faire ce que j'avais à faire en solitaire en pensant à des femmes, je n'ai réussi qu'une fois et je me trouvais soulagé d'un côté et très con d'autre part...
Le problème de base pour que je ne parvienne pas à m'accepter était ma famille, à savoir, pas de père déjà, que j'ai décidé de ne plus voir vers 8 ans parce qu'il n'avait de père que l'intitulé, ensuite une mère très affective, beaucoup trop même mais pas ouverte sur les questions essentielles, comme l'homosexualité, la sexualité tout court et un désir trop grand de vouloir décider pour ses enfants...
Quant au beau-père, eh bien, disons encore pire que le pseudo père, aucune discussion, juste là pour gueuler et vouloir me formater dans son idéal d'éducation stricte et intolérente... En gros, pleurer pour un homme c'est une honte, dormir 10h le week-end alors qu'on a passé la semaine entre école et boulot à dormir que 3-4 heures par nuit c'est être une feignasse, tomber par terre et s'ouvrir le genou pendant une course de vitesse en vacances c'est bien fait pour soi car on à pas à courir... Enfin bref, principes légèrement inquisiteurs...
Ma mère étant orpheline depuis ses 7 ans, je ne lui jette pas la pierre, quand on a pas de présence familiale, on peut pas être parfait, penser à tout remettre en question mais bon malgré ses défautselle est une mère aimante et attentionnéeet a beaucoup de qualités et ça va très bien avec elle maintenant...
Donc dans un tel contexte familial, sans repères masculin, sans amis à l'époque, sans internet ni personnes à qui parler puisque dans un ptit village mentalité très restreinte et basique,ce fut dur...
A 16 ans j'ai craqué et ai avoué mon homosexualité à ma mère, là, crise de larmes, remontrance des autres membres de ma famille à qui elle n'était pas censée le dire, habilité de mon beau-père à vouloir m'envoyer voir un psy parce que je perds la raison selon lui et me cherche encore...
Et au final, confirmation pour eux à 18 ans où je ne leur ai pas laissé le choix et où j'ai du me battre jusqu'à mes 20 ans (où j'ai rencontré mon copain) pour enfin être libéré un peu de ce côté là...
Je me suis donc accepté vers 16 ans malgré la pression forte de ma famille à me dire que je savais pas ce que je voulais etc...
mais c'est surtout à 18 ans que j'ai commencé à moins me cacher d'eux et enfin à 20 ans, je les emmerdais, je faisais ce que je voulais, s'ils étaient pas contents bah il me foutaient dehors et je couperais enfin les ponts pour vivre pour moi et plus par leregard et les pensées des autres...
C'est dans cette ambiance libre à 20 ans que j'ai rencontré mon copain, ma famille vit loin maintenant, mon beau-père n'est plus avec ma mère et j'ai peu de contact mais lui dirai très bientôt ce que j'ai sur le coeur avant de ne plus jamais le cottoyer. Au final, je suis bien accepté par chacun, même ma soeur, et tout le monde semble avoir oublié l'enfer qu'ils m'ont fait vivre quand ils ont su pour moi...
Maintenant, je m'accepte super bien, mieux que mon copain avec qui je suis depuis plus de 4 ans. Le plus dur par contre c'est de devoir vivre quand même caché pour éviter un maximum de soucis, de pas le dire à tous ses amis, à des voisins etc au boulot mais après chacun fait comme il le sent...
Pour finir mon roman (désolé pour ceux qui liront jusqu'au bout de vous avoir monopolysé de votre temps lol)
S'accepter est un travail long à faire sur soi, le fait de se connaitre et reconnaitre différent, d'éliminer de sa tête tous les clichés qu'on nous apprends depuis la naissance (un couple c'est un homme et une femme, c'est fait pour faire des gosses, il faut croire en Dieu, le vol c'est pas bien (sans distinguer des voleurs les cas de gens qui crèvent de faim)... être gay c'est pécher, c'est avoir le sida, être malheureux etc... j'en passe et des meilleurs).
Le plus dur est de se construire la vérité dans un soucis de tolérence qu'on a pas eu pour éducation depuis petit, le travail là est long mais nécessaire et il faut en outre apprendre à se respecter soi, respecter les autres et aussi respecter tous ces gens ignorants qui croient sans réfléchir outre à tout ce qu'on leur a inculqué car sinon on se mets à leur niveau et en plus on devient critique envers eux comme ils le sont avec nous...
En tout cas, bon courage à tous, acceptez-vous et ne croyez pas les conneries qu'on a inculqué à vos détracteurs depuis petit, et surtout ne devenez pas aussi critique envers eux qu'ils le sont avec nous, ce serait valoir autant qu'eux casiment...
Merci d'avoir lu lol