Il était une fois à Pédéland un presque beau jeune homme répondant au doux prénom de Gontrand. Gontrand aimait les hommes. Il les aime d'ailleurs toujours. Gontrand aimait aussi les balades bucoliques, une activité qu'il pratiquait la plupart du temps sur le dos de ses compagnons.
Mais Priape n'est pas immortel et le foutre est périssable.
Gontrand cessa donc ses excursions pornographiques pour se vouer tout entier à sa primitive passion - celle que le temps ne pouvait éroder de ses inlassables rafales : la Musique. Du matin au soir et du soir au matin, en tous chemins, en tous lieux, Gontrand gavait son coeur, son esprit et ses esgourdes de sons divers et variés, d'arpèges subtiles, de grunts surpuissants, de grooves imparables, de riffs incendiaires et d'arias beaux à faire pleurer les pierres.
S'il vouait un amour sans limites à Bacarisse, Cannibal Corpse et Abba, Gontrand, vestale volontaire au service d'Apollon, gardait dans le plus grand secret de son coeur la flamme d'une passion dévorante pour une poupée née en 1968.
Il ne s'agissait pas de celle de cire et de son que chantait la douce France, belle blonde de son enfance. Ni même de celle qui faisait non non non et s'amusait des passants qui s'offusquaient de voir dans la rue les fesses en 4 par 3 de son créateur. Non, il ne s'agissait pas d'elles. Pas plus que de la jolie poupée qui faisait chanter feu Bernard Menez.
Celle qu'aimait Gontrand avait des bottes extensibles, une ceinture inoxydable, une mini-jupe amovible et un T-Shirt bio-dégradable. Elle portait un short réversible et des faux-cils interchangeables, un bikini insubmersible et une veste en simili véritable ! Notre héros passait des heures à contempler ses yeux irrésistibles, admirait son sourire inaltérable et jouait autant avec son soutien-gorge indestructible qu'avec son slip inviolable et sa gaine invisible. Il goûtait à son rouge à lèvre imperméable et s'émerveillait au moins autant de sa paire de seins indescriptibles que de ses jambes interminables.
Cette exquise créature fonctionnait sur piles rechargeables et était quasiment inusable. Entièrement programmable, ses circuits infaillibles, elle faisait sauter les fusibles de Gontrand.
C'était sa poupée formidable, son joujou terrible.
C'était sa poupée, son joujou préféré, 100% matières synthétiques.
C'était sa poupée, sa poupée psyché, sa poupée psyché... délique !
Spécimen rare, chef-d'oeuvre unique, modèle d'époque, pièce authentique, la poupée psychédélique de Gontrand le comblait d'une indicible joie, d'un bonheur sans égal - bien plus que n'importe quel éphèbe ou adonis envoyés par Eros.
Aujourd'hui encore, en dépit des printemps envolés, Gontrand joue, danse et vibre avec sa poupée. Il ne se lasse pas de sa plastique élastique, de son déhanché endiablé et respire à pleins poumons les fleurs qu'elle cueille amoureusement pour lui dans les champs magnétiques. Ils vont même danser le jerk ensemble sur de la musique pop, croisant bien souvent sur la piste bondée du Club à Gogo Joséphine, Roger et Thierry, venus oublier dans la foule, le bruit et les éclairs des stroboscopes le travail abrutissant de l'usine.
Si Sigismond fut le seul véritable amour masculin de Gontrand, la seule femme de sa vie fut sa poupée psychédélique !
La poupée de Gontrand
J'adorai cette chanson, qu'est-ce que j'ai dansé dessus ! Je l'écoutais toujours en couple avec la chanson "Pile ou face" de Corynne Charby sortie à la même époque. C'est marrant que je n'avais jamais compris à l'époque à quoi pouvait bien servir cette poupée, je trouvais çà un bizzare, mais je ne m'étais pas plus interrogé que çà 
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