I - Le Brise-Gueule
C'est sur le pantalon que narines tâchent alors
à saisir en son fond de parfumés trésors,
se mêle au ceinturon mon visage content
et mes lèvres aux boutons semblent montrer leurs dents.
Cloisonnée, ma passion s'étouffe sous la matière,
de l'exiguë prison je libère la rapière,
j'en avise le tison et me plonge dans tes yeux :
c'est vu sous le plastron que tu me parait Dieu.
Affermi, le bâton s'impatiente et me pousse...
pour le prendre, attention : qu'elle soit noire, blonde ou rousse,
c'est parmi la toison que s'achève la course
et que langue et menton se partagent les bourses.
tu m'arraches, fripon, deux-trois toux, une nausée...
et tel un pharaon consentant à l'esclave
de mener ses frictions, tu m'acquitte : suave et brave.
J'abandonne le jonc et, non sans pourlécher,
je me livre, pardon, au scrotum gorgé
duquel rafraîchiront mon Sahara tari
trois cents milles projections d'une douce eau-de-vie.
Je retourne, à raison, juste au dessous du ventre,
de moi même je fais don... c'est le métier qui rentre.
Faites monter la tension, ô votre majesté,
c'est ensuite à mon con de braver vos fiertés.
mes régurgitations, pour toutes, sont tout autant
de mon obligation l'enthousiasme réjoui...
pénétrez - et profond ! - je vous prie de faire fi.
Comme en plein Achéron je voudrai me sentir,
étranglé à l'oblong d'un cruel investir.
Cognez, comme du pilon, du mandrin rubicond :
moquez vous des frissons ou des suffocations.
Louant votre giron, j'ose l'imploration :
qu'aucun jet vagabond ne bariole mon veston.
Car ici, en grue crasse infoutue de faire taire
le ramage salace de ravissements pervers...
... il se peut que mon cul ai jalousé la gorge
des plaisirs dissolus soufflés comme une forge.