Bon je ne suis pas un musicien moi-même contrairement à Mimi mais :
à 100% d'accord avec tes deux première remarques mais non pas avec la 3ème. C'est justement tout le contraire, Le baroque est plutôt une musique qui a un diapason généralement beaucoup plus grave que les époques musicales qui suivent (le Baroque français se situe autour de 392hz et ce n'est pas le plus grave alors que le diapason "moderne" même si ça ne veut pas dire grand chose se situe vers 440hz. Tout du moins, même si on ne peut pas savoir, on joue la musique baroque d'après un diapason plus grave)
Je pense qu'il s'agit de sécheresse dans les choix d'enregistrements, avec en effet, une amplitude beaucoup moins prononcée dans la dynamique que dans des styles plus symphoniques et surtout la voix supplantant les instruments (quoique Didon et Enée par J.E. Gardiner, ça ronfle comme du symphonique, avec reverb et contraste poussif entre les différents mouvements), et là c'est un partie pris qui n'est pas dû tant au baroque qu'à un contre pied au néo-romantisme qui sévissait comme style passée mais au "goût du jour" quand on tentait de remettre le baroque au goût du jour.
Aussi, je pense que l'ornementation baroque, on en fait un peu trop toute une histoire. Si le baroque est si axé sur l'interprétation et la virtuosité des figures, ça tourne rarement plus au ridicule que chez un Litz par exemple. C'est juste qu'on s'en est pris à l'époque à ce style pour réaffirmer la "beauté simple" que l'on fantasmait à partir de découvertes sur l'antiquité. Mais c'est une querelle d'école, depuis je ne pense pas que ce soit cette beauté simple qui aie primé, mais, étonnement, la volonté de virtuosité typiquement baroque (qui contrevient à la conception cosmique médiévale de la musique en gros gras et laid) qui se retrouve dans le jazz par exemple, qui reprend une forme de basse continue pour l'improvisation.
Bien sûr la "musique du XXe" c'est, d'un point de vue positiviste, les nouvelles théories musicales comme la dodécaphonie ou l'intervention du hasard dans l'exécution. Et d'ailleurs c'est un peu ce contexte musicale du XXe qui a permis de retrouver un intérêt pour le Baroque totalement dénigré ou ignoré par les maîtres du contrepoint, à savoir les Debussy et co.
Encore une fois je ne prétends pas savoir, mais je suis en effet sensible au baroque.
Bref, moi, quand ce n'est pas trop ronflant, justement quand c'est sec, mesuré, chaud (comme chez Jed Wentz par exemple), j'aime beaucoup.
un petit extrait baroque (pas le meilleur mais très beau tout de même) :
Purcell - If music be the food of love