"voila messieurs mesdames, je suis un vilain garçon affreux affreux, je dessine des monstres horribles et j'adore le barbelé, mon âme est un désert dévasté par la douleur et la solitude, mais sachez, vous qui me lisez, que rien ne m'échappe. Je me connais. Parfaitement. Et toi l'inconnu à qui je viens de raconter mon existence avec force fioritures narratives et métaphores baroques, ne vient surtout pas poser le moindre soupçon de jugement sur ce que peut-être je suis, ou que même il se pourrait que j'attente, car! Tu ne me connais pas! Seul moi maîtrise les tenants et aboutissants de ce que je suis! Et d'ailleurs, je suis tellement spécial que si tu émets par mégarde l'hypothèse qu'il serait un jour possible à quelqu'un de saisir ne serait-ce qu'une once de ce que je suis, tu ne peux que te tromper, toi lecteur inconscient qui ne soupçonne pas même les tréfonds de l'obscurité sans fond qui m'habite"
Merci merci DEG.
Hé bien moi je lis ceci :
Je suis perdu
je ne me comprends pas
D'ailleurs personne ne me comprends
j'ai envie d'avancer et c'est la raison pour laquelle je viens ici raconter mon autobiographie
et lorsque je réponds :
"tu es moins perdu que ce que tu crois" ça ne te plait pas, mais il faudra te faire à l'idée qu'il se pourrait que ce soit malgré tout possible. C'est amusant cette réaction de rejet... à croire que la solitude et le sentiment d'incompréhension qui t'habitent sont tellement devenus tiens que ma foi, il est un peu difficile de les quitter hein?
Un petit sentiment d'être totalement unique difficile à oublier?
et pourtant, lorsque tu viens te confier ici, tu ne me feras pas croire que c'est dans l'idée qu'on te réponde "ho excuse nous, on t'a lu, mais nous allons collectivement détourner le regard, parce que dans le fond, il nous est impossible de t'appréhender, car tu es trop spécial pour nous. Je ne saisis rien de ce que tu dis. Et puis dans le fond ça te fera plaisir parce qu'il semblerait que tu cultives un peu tes particularismes et que tu te plaises à aller dans une direction que personne ne semble pouvoir suivre."
Ensuite lorsque je réponds "ne t'en fais pas, tu ne te comprends pas, en entier peut-être, mais dans le coin certains ont plus de points communs avec toi que ce que tu sembles présager", hé bien je suis dans le faux. Normal. Je ne te connais pas. Comment pourrais-je supposer une chose pareille, mon dieu? Hé bien c'est bête, mais pour commencer je me connais moi, et sans être une référence absolue, tu m'excusera comme la plupart de ceux qui t'ont répondu ici d'avoir trouvé plus d'un point commun entre toi et moi, toi et nous, toi et... l'humanité en fait, hein; soyons francs. Tu es peut-être très très spécial comme garçon tu n'en reste pas moins un type normal qui utilise la langue d'une manière qui malgré lui, lui ressemble, et qui à travers cet exercice a dit, sans doute plus que ce qu'il souhaitait.
Il reste que l'hypothèse suivante "personne ne me comprends" est caduque et ne peut perdurer dès l'instant où tu décides d'écrire, et il se trouve que tu viens juste de le faire. J'ai lu. Pas de bol. Je t'aurais rencontré en effet tu me serais resté étranger sans doute pour une durée bien plus importante.
Maintenant, tu peux rester tout seul et kromeugnon a bouder parce que les lecteurs vont avancer certaines hypothèses ou conseils qui ne te plairont pas, certaines autres fausses, certaines autres justes, et qu'un sage pourrait tirer parti des erreurs et des mots juste pour commencer à avancer, ou dire "lulumachin raconte n'importe quoi".
Mais venir râler parce que certaines personnes vont tenter d'avancer et parfois se gourer en faisant ton vexé parce que personne ne peut te comprendre en fait... c'est un peu le serpent qui se mord la queue. Sans compter qu'en plus le gros méchant qui à envie de se venger en rabaissant par écrit X ou Y qui a dit un truc, ça ne peut plus prendre ici. Parce que malheureusement X et Y on lu et retenu que tu a toujours été considéré comme une petite terreur super cool, et que par calcul tu sais très bien être un gros méchant avec ceux que tu méprises ou un agneau avec ceux que tu aimes bien par calcul. Un poil puéril sans doute. Mais ma foi, on s'y fera.