Alors voilà, après une petite phase d'absence, je reviens poster pour lancer un débat sur un sujet que nous avons beaucoup discuté avec mes amis : l'application des règles, règlements, lois et autres textes.
En gros, pour un peu de contexte, avec mes amis de l'amphi de médecine, on s'étonnait beaucoup d'entendre de la bouche de certains de nos profs (médecins donc), mais aussi d'autres élèves, des choses du genre "L'HAS (haute autorité de santé) recommande ça, alors on le fait." comme si c'était une parole d'évangile et que cette simple recommandation pouvait remplacer tout le train de pensée nécessaire à la pratique médicale.
Bref, je me suis d'abord dit "Merde, y'a certains médecins qui sont vraiment stupides quand même !" avant de me rendre compte, qu'en fait, l'application des règles, règlements, lois etc aveuglément n'est sûrement pas l'appanage des médecins seulement (à vrai dire, j'y avais jamais trop fait gaffe jusqu'à présent) mais qu'en fait cette étroitesse d'esprit est généralisée dans la population...
TL;DR : Alors voilà, ma question en gros c'est : est-ce que vous, vous êtes du genre à appliquer aveuglément les règles qu'on vous dictes et/ou à les faire appliquer tout aussi aveuglément ou est-ce que vous êtes plutôt du genre à réfléchir au cas par cas et à éventuellement les adapter ?
Attention, j'aimerais lancer un débat construit donc dans les 2 cas, expliquez s'il vous plait :
- Dans le premier cas, par exemple comment régler le problème des cas limites ?
- Dans le second, par exemple, si vous pensez que c'est réellement applicable en général (au niveau du temps de réflexion/discussion nécessaire notamment) ?
En ce qui me concerne, quand on me répond "C'est la règle, y'a rien à faire." alors que si, justement, avec un peu de temps et d'ouverture d'esprit, y'aurait clairement quelque chose à faire, ça me met hors de moi. Évidemment ça peut demander des efforts de réflexion de chercher une solution qui ne soit pas cadrée par un règlement, voire qui sort du cadre des règlements, et ça implique parfois de mettre en jeu sa responsabilité, mais finalement, un "Non, je ne peux pas vous aider parce que X, parce que Y, mais on peut éventuellement envisager Z." ça me convient mieux, même si le résultat est identique.
C'est comme ce que je disais au début de mon post : en médecine comme partout, y'a des règles, des recommandations, des "bonnes pratiques" qu'il convient de suivre dans la plupart des cas, mais les gens l'oublient souvent et c'est bien triste. Alors oui, parfois, dans l'urgence c'est nécessaire de pas trop se poser de questions et de prendre les mesures nécessaire à la sauvegarde de la vie d'un patient, mais quand on peut se permettre de prendre 5 min par patient pour discuter avec lui et mettre en place une prise en charge qui est tout aussi adaptée et qui lui convient mieux, mais différente de celle qui est inscrite dans les bouquins, je trouve ça absurde de pas le faire...
Pour un exemple "extrême" je dirais : je pense que tout le monde sait que le geste d'euthanasie active reste interdit en France (les bonnes valeurs chrétiennes de notre beau pays veulent sauvegarder la vie à tout prix), pourtant, c'est une geste qui est quand même pratiqué dans des cas rares et très particuliers (et en dehors du cadre légal de "l'euthanasie d'exception" qui est visiblement dans les textes de loi pour faire joli). Ce sont nos professeurs qui nous l'ont dit lors d'un débat concernant justement la prise en charge de la fin de vie, moment où on a besoin comme jamais de savoir sortir des sentiers battus pour proposer quelque chose d'adapté à chaque personne...
Enfin voilà, le débat est ouvert
