Pour ma part, la nuit n'a pas vraiment d'influence là-dedans puisque même les siestes ou juste s'allonger ensemble, c'est quelque chose que j'apprécie. Non seulement pour la chaleur et l'odeur mais aussi pour le stress de toute la journée qu'on laisse de côté. On fait un peu le vide et on est juste deux. Et ça fait du bien.
Je viens de tomber sur une citation qui me plait bien :
Françoise Dolto, à qui Willy Barral (In Françoise Dolto : c’est la parole qui fait vivre de Willy Barral, Gallimard, 1999) demandait pourquoi les époux – même passionnément amoureux – voyaient souvent leur désir sexuel s’amenuiser au fil des années, donnait cette superbe réponse : « C’est tout simplement qu’ils font trop souvent l’amour, mais sans s’en rendre compte, la nuit, quand ils dorment ensemble. […] On ne communique jamais autant que la nuit à travers nos inconscients qui se libèrent. »
Milan Kundera ne dit pas autre chose lorsqu’il parle, dans L’Insoutenable Légèreté de l’être (Gallimard, 1989), du bonheur que représente le sommeil à deux : « L’amour ne se manifeste pas par le désir de faire l’amour (ce désir s’applique à une multitude de femmes), mais par le désir du sommeil partagé (ce désir-là ne concerne qu’une seule femme). »
Dormir sans celui qui partage ma vie, et qui est mon cousin, c'est inconcevable. C'est que d'abord, au coucher, on écoute de la musique, passion partagée ; ensuite, c'est à qui réinventera cette approche graduelle du désir au consentement qui est un inexprimable raffinement d'érotisme. Les suggestions s'expriment par un regard, une posture, un soupir, mille détails qui assaisonnent la lente incubation du plaisir en l'exacerbant jusqu'à l'extrême limite du supportable. L'amour profond qui nous unit embellit d'autant plus la jouissance des corps qu'il en décuple le prix.