Yé souis d'accordMoi33 a écrit :Quand ça veut dire quelque chose: qu'on a quelqu'un d'important qui pourrait mal le vivre si on ne veut pas le dire, d'accord, on fait passer cette personne avant les autres gens qui pourraient être choqués. Ce que je remets en question c'est le dire sans autre finalité que de l'avoir dit à des personnes qui auraient préféré ne pas le savoir.
La dictature du CO
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Weloborlon
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*pousse un leger sifflement*
Voilà que vous venez de faire s'écrouler le fragile assemblage que j'avais commencé. (Kliban ! Mon idole, comment as-tu pu me faire ça ?)
Bon... je reprend mes cubes ronds et je rééssaye de construire quelque chose de convaincant. (Pâle tentative face aux trois derniers messages.)
Je vais finir encore plus embrouillé après que avant, avec vous
Voilà que vous venez de faire s'écrouler le fragile assemblage que j'avais commencé. (Kliban ! Mon idole, comment as-tu pu me faire ça ?)
Bon... je reprend mes cubes ronds et je rééssaye de construire quelque chose de convaincant. (Pâle tentative face aux trois derniers messages.)
Je vais finir encore plus embrouillé après que avant, avec vous
Yé ploussoieEosyn a écrit :mais non! tu vas devenir super fort au contraire! réussir des constructions avec des cubes ronds....faut le faire!
Se méfier quand même de toutes ces généralités qu'on jette sur le web. Ce n'est jamais à la hauteur des situations individuelles/particulières.
On a bien le droit d'aimer ce que j'aime pas
(mais on n'a pas le droit de ne pas écouter mes raisons, sinon je deviens tout-rouge et je crie très fort et uis après je pleure
Mais c'est quoi ton assemblage tout plein de cubes ronds, d'étais en fumées et de solives en clignotement d'étoiles ?
(Bien joli palais, on aimerait visiter
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Weloborlon
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J'ai déja fait un genre de CO (pas irl, hein ? faut pas pousser, c'étais une fille de ma guilde
Tout ça pour dire qu'avoir quelqu'un derrière soit qui puisse nous soutenir, ça n'a pas de prix : et que ça vaut bien tout les risques.
(Je dit ça, mais ne comptez pas sur moi pour mettre en application mes conseils, je sais (/pense savoir) ce qui est bien mais il me manque le courage)
On ne me feras pas arreter d'avoir une sorte de respect melé d'admiration pour les vénérables et courageux outés.
En fait, Kliban, est-ce que tu connais beaucoup de personnes sur ce forum qui se sont outées auprès de leurs proches pour le simple plaisir de montrer qu'elles sont ouvertes?
Est-ce que tu connais beaucoup de personnes pour qui même un simple CO auprès de quelqu'un de très ouvert n'est pas chargé d'un peu d'angoisse?
Je trouve, au contraire, que tu donnes au coming-out une signification qu'il n'a pas: une espèce de tendance fashion (mais non, je ne caricature pas
), alors que, selon moi, très peu de personnes l'envisagent comme tel.
Pour ce qui est de la question, plus difficile, de blesser ou non les personnes auxquelles ont tient en transformant l'image qu'elles ont de nous, ça dépend effectivement du ressenti personnel: ta conception se défend! (cela dit, ce n'est pas la mienne!)
Est-ce que tu connais beaucoup de personnes pour qui même un simple CO auprès de quelqu'un de très ouvert n'est pas chargé d'un peu d'angoisse?
Je trouve, au contraire, que tu donnes au coming-out une signification qu'il n'a pas: une espèce de tendance fashion (mais non, je ne caricature pas
Pour ce qui est de la question, plus difficile, de blesser ou non les personnes auxquelles ont tient en transformant l'image qu'elles ont de nous, ça dépend effectivement du ressenti personnel: ta conception se défend! (cela dit, ce n'est pas la mienne!)
Attention, je n'ai jamais prétendu que ceux qui faisaient leur coming out le faisaient dans un esprit de "juste pour le fun ou pour se donner un air". C'est une attitude que j'ai pu observer, cela dit, pas sur et-alors, de la part de gens qui avaient déjà fait des coming out auprès de leurs proches et qui se mettaient à en faire à tout va.magicalme a écrit :En fait, Kliban, est-ce que tu connais beaucoup de personnes sur ce forum qui se sont outées auprès de leurs proches pour le simple plaisir de montrer qu'elles sont ouvertes?
Est-ce que tu connais beaucoup de personnes pour qui même un simple CO auprès de quelqu'un de très ouvert n'est pas chargé d'un peu d'angoisse?
Je trouve, au contraire, que tu donnes au coming-out une signification qu'il n'a pas: une espèce de tendance fashion (mais non, je ne caricature pas), alors que, selon moi, très peu de personnes l'envisagent comme tel.
Non, mon point ne concerne pas le CO proprement dit, mais _la réaction_ qu'on peut lire ici ou là face au CO des autres. Le CO en lui-même n'est pas une mode. Mais en félicitant tout un chacun pour son CO, on le charge d'une valeur qu'il ne me semble pas qu'il ait, d'emblée positive, et passage quasi obligé, alors que les choses me semblent plus complexes.
Et comme ça devient, au moins entre nous, une valeur, libre à chacun de se positionner par rapport à elle. Ce que je fais
Je ne féliciterais donc personne juste pour son CO - mais je pourrais le faire à l'occasion de son CO, pour la façon dont ça a été fait, par exemple. Mais je me répète
Bon et si c'est juste féliciter le courage, on ne félicite pas quelqu'un de très courageux qui a fait une connerie quand elle en a fait une
Je comprends bien, Weloborlon, voui
Sans doute ces figures de héros et d'héroïnes outé/es sont-elles importantes. Je ne me rends pas bien compte, ayant fait mon CO familial avec les moyens du bord et sans aucun modèle... Mais je peux, oui, oui, comprendre cela.
Peut-être me suis-je un peu emporté, du coup. Non que je revienne sur les arguments précédents. Mais je les relativise. Valoriser le CO de façon aussi systématique a un effet sur ceux qui n'y sont pas encore passé ; ça donne du courage, et sonne comme la promesse d'un soutien. Voui, voui, voui.
Ca crée bien évidemment une valeur autour du CO - qui, comme toutes les valeurs, risque d'écraser la complexité de ce à quoi elle s'applique, mais j'en comprends peut-être un peu mieux l'intérêt : il n'est pas si facile de faire son CO, et un peu de sur-positivation n'est pas une mauvaise chose pour aider à passer le pas quand on se sent prêt.
Le risque étant de pousser implicitement certains à faire leur CO alors qu'ils ne sont pas encore prêts ou que la situation ne s'y prête pas - mais comme on ne sait jamais comment un CO va évoluer, ce n'est pas un risque qu'on éliminerait si le CO n'était pas une valeur. Je pense néanmoins que certains ne sont pas assez prudents avec leur CO - = ne sont pas prêts à en assumer toutes les conséquences possibles, et je ne parle pas que des conséquences matérielles - le résultat d'un CO peut parfois s'apparenter à un réel harcèlement moral, et ça, c'est plus destructeur qu'une tranche de vie passée dans le mensonge.
Il n'en reste pas moins, je ne pourrai pas - parce que pour le moment je suis fait comme ça - rentrer dans des félicitations pour une valeur, non que je ne partage pas, mais que je ne trouve pas en être une
En revanche, je peux me montrer discret. A tout le moins, ça donne du sens à ces réactions, et je puis éviter de m'en irriter - ce qui est toujours une bonne chose, quand on ne s'agace plus
Thank you, tient. J'aime bien trouver à faire progresser mes jugements vers des acceptations plus larges
Merci Etapiscium, voui
L'idée n'est pas de faire un CO que quand il peut aboutir positivement. Mais si possible, quand on se sent prêt à en assumer les conséquences.
Quant à savoir si on peut aimer sans savoir certaines choses de l'autre - en ne voulant pas savoir, plutôt... Peut-on dire qu'on aime vraiment, si on n'est pas capable d'encaisser la vérité de l'autre dans ce qu'elle a d'essentiel pour lui/elle ?
On peut répondre à cette question, bien sûr. Mais on peut aussi se demander encore : suis-je capable d'aimer cette personne qui n'accepterait pas certains de mes traits si elle venait à les savoir, et puis-je continuer à les cacher pour elle ? C'est une autre question. elle questionne aussi les limites de l'amour que l'on porte aux autres.
Après, comme en toute délibération morale, c'est une question de choix. Je pense comme toi qu'il n'y a pas de réponse unique. Mais je crois tout de mêem qu'il faut une personnalité peu ordinaire pour s'épanouir dans le secret. Tôt ou tard, on finit par en pâtir. Nous sommes des animaux menteurs, certes. Mais nous sommes d'abord des animaux de vérité.
En ce sens, la première question trouve une réponse plus franche que la seconde : quand nos propres sentiments sont sains, on ne peut pas souhaiter à l'un de ses proches de vivre dans un mensonge.
Matière humaine (bel oxymore) : rien n'est simple, si, quelque part, il est un nœud sans amour. Car oui, si on aime, on peut dépasser toutes les préconceptions. Mais ce n'est pas nécessairement simple ni sans violence : parce qu'aimer à ce point de non-violence, ce n'est pas donné à beaucoup, vraiment pas - faut le vouloir, faut y travailler, si on veut.
L'idée n'est pas de faire un CO que quand il peut aboutir positivement. Mais si possible, quand on se sent prêt à en assumer les conséquences.
Quant à savoir si on peut aimer sans savoir certaines choses de l'autre - en ne voulant pas savoir, plutôt... Peut-on dire qu'on aime vraiment, si on n'est pas capable d'encaisser la vérité de l'autre dans ce qu'elle a d'essentiel pour lui/elle ?
On peut répondre à cette question, bien sûr. Mais on peut aussi se demander encore : suis-je capable d'aimer cette personne qui n'accepterait pas certains de mes traits si elle venait à les savoir, et puis-je continuer à les cacher pour elle ? C'est une autre question. elle questionne aussi les limites de l'amour que l'on porte aux autres.
Après, comme en toute délibération morale, c'est une question de choix. Je pense comme toi qu'il n'y a pas de réponse unique. Mais je crois tout de mêem qu'il faut une personnalité peu ordinaire pour s'épanouir dans le secret. Tôt ou tard, on finit par en pâtir. Nous sommes des animaux menteurs, certes. Mais nous sommes d'abord des animaux de vérité.
En ce sens, la première question trouve une réponse plus franche que la seconde : quand nos propres sentiments sont sains, on ne peut pas souhaiter à l'un de ses proches de vivre dans un mensonge.
Matière humaine (bel oxymore) : rien n'est simple, si, quelque part, il est un nœud sans amour. Car oui, si on aime, on peut dépasser toutes les préconceptions. Mais ce n'est pas nécessairement simple ni sans violence : parce qu'aimer à ce point de non-violence, ce n'est pas donné à beaucoup, vraiment pas - faut le vouloir, faut y travailler, si on veut.
Si je peux me permettre. Je suis, au moins du point de vue de la conclusion, d'accord avec Kliban : un CO n'a rien de nécessaire, quelles que soient les raisons invoquées. Néanmoins, du point de vue de l'argumentaire, je diffère (comme c'est surprenant
).
Pour ma part, et pour faire simple, ce qui concerne ma vie privée (et donc, a fortiori, ce qui se passe dans ma chambre) ne regarde strictement que moi. Les autres personnes, qu'elles soient proches ou éloignées, de ma famille ou de simples amis, n'ont pas besoin d'être informées d'avec qui je couche. Et d'ailleurs, c'est clair dans ce que j'ai pu vivre : sur trois CO, un était volontaire (et, avec du recul, je le regrette, même s'il s'est bien passé), deux ont été faits par la force des choses (et ce sont ceux que je supporte le mieux).
Ce n'est ni la lacheté, ni de la couardise. Je ne supporte pas l'homophobie, et je suis tout à fait capable de me défendre contre des agressions homophobes sans ressentir le besoin de révéler mon orientation sexuelle. Mon principe de base est simple : les gens connaissent mes opinions, mais il est très rare qu'ils sachent aussi pourquoi j'ai de telles opinions. Ce qui fait, qu'au final, je m'assume très bien, mais que je refuse de faire des CO. Si les gens devaient apprendre ce fait, ce sera par la force des choses, et non parce que je l'aurai annoncé. Je refuse de prendre du temps pour suivre le quasi rituel du "j'ai quelque chose à vous dire".
Au contraire d'Etapiscium, je ne considère pas comme "légitime" de bouleverser une relation pour plus de confort (la connotation morale du terme me gêne, si c'est légitime, alors on devrait ...). Mes relations avec autrui n'ont nul besoin d'être "complètes" et je considère que ce qui reste inconnu ne peut pas les gêner. Je me satisfais des relations que je construis et quand j'estime que je n'en suis plus content, je coupe naturellement les ponts.
Tout ça pour dire que l'expression "tyrannie du CO" me semble plutôt appropriée : rien ne force à en faire un, et on peut s'assumer sans pour autant en faire.
Pour ma part, et pour faire simple, ce qui concerne ma vie privée (et donc, a fortiori, ce qui se passe dans ma chambre) ne regarde strictement que moi. Les autres personnes, qu'elles soient proches ou éloignées, de ma famille ou de simples amis, n'ont pas besoin d'être informées d'avec qui je couche. Et d'ailleurs, c'est clair dans ce que j'ai pu vivre : sur trois CO, un était volontaire (et, avec du recul, je le regrette, même s'il s'est bien passé), deux ont été faits par la force des choses (et ce sont ceux que je supporte le mieux).
Ce n'est ni la lacheté, ni de la couardise. Je ne supporte pas l'homophobie, et je suis tout à fait capable de me défendre contre des agressions homophobes sans ressentir le besoin de révéler mon orientation sexuelle. Mon principe de base est simple : les gens connaissent mes opinions, mais il est très rare qu'ils sachent aussi pourquoi j'ai de telles opinions. Ce qui fait, qu'au final, je m'assume très bien, mais que je refuse de faire des CO. Si les gens devaient apprendre ce fait, ce sera par la force des choses, et non parce que je l'aurai annoncé. Je refuse de prendre du temps pour suivre le quasi rituel du "j'ai quelque chose à vous dire".
Au contraire d'Etapiscium, je ne considère pas comme "légitime" de bouleverser une relation pour plus de confort (la connotation morale du terme me gêne, si c'est légitime, alors on devrait ...). Mes relations avec autrui n'ont nul besoin d'être "complètes" et je considère que ce qui reste inconnu ne peut pas les gêner. Je me satisfais des relations que je construis et quand j'estime que je n'en suis plus content, je coupe naturellement les ponts.
Tout ça pour dire que l'expression "tyrannie du CO" me semble plutôt appropriée : rien ne force à en faire un, et on peut s'assumer sans pour autant en faire.
Dernière modification par Kefka le ven. sept. 18, 2009 2:31 pm, modifié 1 fois.