Besoin d'avis : Comment réagiriez-vous si...

[lehto]

Oh merci Eosyn, mais t’inquiète, je ne planifie rien du tout sur le déroulement de la conversation, hein.
c’est juste des idées pour répondre à la curiosité de Michka. Des idées auxquelles se raccrocher au cas où, car je n’ai aucune idée du temps qu’on va pouvoir consacrer à notre premier contact. Et puis même, ce serait con d’épuiser tous les sujets dès le premier contact, on risquerait d’en rester là.
Elle me demande d’aller vers elle la prochaine fois que je la croise dans les couloirs, mais à mon avis, on va pas avoir bcp de temps pour faire causette dans ces conditions : ce sera juste éventuellement l’occasion de parler un chouilla de boulot, mais surtout convenir d’un horaire, une date, un lieu pour discuter davantage, du moins j’espère. A moins peut-être qu’elle tienne à ce que notre première discussion se passe absolument sur le lieu de travail (mais ça me semble compliqué vu nos horaires, et emploi du temps pas très compatibles), une façon pour elle de se sentir plus en sécurité et plus à l’aise dans un lieu où elle a ses repères (si jamais elle a des appréhensions par rapport à ma démarche).

[lehto]

depuis l'envoi de mon mail, deux semaines ...sans la moindre occasion de la croiser... ça m'a paru long, mais... Enfin, j’ai pu lui parler pour la première fois aujourd’hui... ça a mis le temps depuis le bref échange de mails, mais faut dire que j’avais pas de boulot à faire dans son secteur, j’étais occupée ailleurs. Et je sais que je n’ai rien à faire non plus dans sa zone la semaine prochaine, alors je trouvais que ça commençait à faire long depuis l’envoi du mail, et qu’il fallait que je me manifeste à elle, lui montrer que l’inconnue qui lui a écrit existe bien, et que ce n’était pas un canular, quoi, le mail. Donc, je me suis trouvée un prétexte pour aller dans son secteur aujourd’hui: aller répertorier la liste des programmes enregistrés dans une machine que j’utilise (certes c'est utile, mais loin d'être la priorité du moment du point de vue taf... ), en espérant par la même occasion la croiser fortuitement dans un couloir (mais bon, c’est pas gagné, hein). J’arrive donc dans sa zone, je jette un coup d’œil à droite, à gauche : elle est pas là, sans doute partie en pause et pas encore revenue. Je fais donc ma petite vérif sur la machine en question, qui me prend 5 à 10 min, à tout casser. Puis, n’ayant plus rien à faire, ni à prétexter pour rester dans le coin, je me résigne à sortir tout en sachant que c'était ma dernière occas' de la voir cette semaine (oui, je fais le pont) et que c'était déjà mort pour la semaine prochaine aussi (*soupir de déprime*)... Je prends quand même soin de jeter un œil dans les couloirs à droite à gauche en partant, on sait jamais, et bingo ! je l’aperçois dans un couloir ... que je ne suis pas censée emprunter là maintenant . En continuant à me diriger vers la sortie, je cherche un prétexte pour entrer dans ce couloir, et je finis par trouver : il y a au fond de ce couloir une armoire avec des équipements de protection, je vais aller chercher un de ses équipements (dont je n’ai pas besoin là tout de suite maintenant, mais bon ). Je fais donc demi-tour, et entre dans le fameux couloir, et là le cœur commence à faire et... voici la conversation que ça donne :
- Machine?
- Oui ?
- Bonjour (‘fin, je suis même plus sûre, je crois que j’ai oublié de lui dire), je suis Bidule... l'inconnue (Elle acquiesce d'un hochement de tête)... qui t'a envoyé le mail... (oui, assez hésitante je suis… je commence déjà à perdre mes mots !) ça va?
- Oui et toi?
- Ça va... Je travaille pas trop dans la zone en ce moment, donc on va pas pouvoir beaucoup se croiser... Alors si tu veux discuter... tu peux m'appeler (je lui montre le tel mobile pro que je porte en permanence à la ceinture et qui m’est attribué du fait du poste que j’occupe dans l'usine), je suis joignable en permanence, (aussitôt elle se précipite (et je ne crois pas exagérer) vers son cahier pour noter le n° )… Donc si tu veux discuter… tu peux m'appeler…quand tu sors en pause… et je verrai si je peux te rejoindre…ou pas. (pfiou, que c’est laborieux pour lui sortir 2 pauvres phrases !)
- Oui, je sais ce que c'est...(dit-elle tout en étant concentrée sur les opérations qu'elle fait sur sa machine)
moi, je vais chercher le fameux équipement dans l’armoire au fond, et en repassant derrière elle, avant de me diriger pour de bon vers la sortie, je lui lance :
- Allez, bonne journée !
- ??? (je me souviens même pas ce qu'elle m'a répondu, c’est rentré par 1 oreille et sorti aussitôt par l’autre, tellement j’étais troublée)

En définitive, je me suis sentie un peu nouille, je devais donner l'impression d'être désolée d'être là et un peu coincée (c'est l'image que j'ai de moi sur ce moment, mais j'espère que ce n'est pas réellement cette impression qu'elle a eue!), j'ai plus bredouillé que parlé...j’étais à la limite de bafouiller parce que j’arrivais pas à gérer mes émotions, je me laissais envahir par elles, et je ne pensais plus qu’à une chose : abréger la conversation avant de dire n’importe quoi ou de perdre totalement mes mots. Mais c’est parce que voilà : première prise de contact = première impression sur la personne. Et donc, envie de donner une bonne première impression, et du coup je me fous la pression!
C’est insensé de se mettre dans un état pareil, alors que y a rien en jeu, quoi ! (à part mes beaux rêves) Ca devait être une simple prise de contact anodine, en live, avec quelqu’un que je ne connais pas vraiment, qui ne me connaît pas du tout, et qui m’avait encouragée à venir lui parler quand je la croiserais.

Bref, finalement, j’ai renvoyé la balle dans son camp :s : je lui laisse l’initiative de me contacter la prochaine fois (oui, je suis lâche, sur ce coup là ), quand elle veut, et j’espère qu’elle le fera rapidement, et que je pourrai être dispo pour elle, et que j’arriverai à gérer mieux que çà mes émotions !! (y a du boulot de ce côté là, je le sais depuis des années, mais je progresse peu, je trouve!)

je vous tiens au courant pour la suite, si suite, il y a...

[La Noiraude]

C'est chouette, moi je dis que c'est chouette !
(pas très constructif comme intervention, je sais !)

[hybride]

Oh, t'as dû être trop chou, toute timide comme ça. Je dis que si par chance la fille est lesbienne, elle n'a pu que fondre en te voyant l'aborder comme ça.

Ah ben voilà, j'ai trouvé mon nouveau feuilleton

Au fait, en lui parlant deux secondes, que te dit ton gaydar ?

[amélie-sens]

oui, moi je trouve que tu avances, pas à pas, tu apprends à t'approcher d'une quelqu'une (et ce que tu as appris,là, tu pourras le réitérer avec une quelqu"autre si jamais ça foire avec elle) Ce qui est appris est appris! bravo!

[Mucha]

J'espère qu'elle va pas se sentir obligée de t'appeler... Nonon! Je rigole! Je commençais à me demander si ça avançait cette histoire! Bonne chance pour la suite!

[Pti Lys]

Bravo, c'est courageux ! ca peut paraitre anodin aux personnes qui ne sont pas timides, mais en te lisant, j'ai l'impression de me voir, alors que sais la dose de courage qu'il t'a fallu pour l'aborder et l'impression de te tortiller dans tous les sens à cause de ta timidité en lui parlant, la preuve, t'a oublié ce qu'elle t'a dit !
J'espere qu'elle va te rappeler, tu pourra alors être plus détendue, ce sera un grand pas, je te croise les doigts

[lehto]

Au fait, en lui parlant deux secondes, que te dit ton gaydar ?

j'ai pas de gaydar.

oui, moi je trouve que tu avances, pas à pas, tu apprends à t'approcher d'une quelqu'une (et ce que tu as appris,là, tu pourras le réitérer avec une quelqu"autre si jamais ça foire avec elle) Ce qui est appris est appris! bravo!

c’est bien de le souligner, merci Amélie-sens, j’ai tendance à l’oublier : c’est vrai qu’en fait, pour la première fois, j’avance, à petits pas, vers quelqu’une, tout en luttant contre la timidité… et jusqu’à présent, les efforts que je déploie pour l’approcher sont récompensés, et ça fait un bien fou quand le dépassement de soi porte ses fruits.

J'espère qu'elle va pas se sentir obligée de t'appeler...

Moi, ce qui m’a surpris lorsque j'ai commencé à lui montrer mon téléphone accroché à la ceinture, c’est la rapidité avec laquelle elle s’est emparée d’un stylo et s’est empressée d’aller chercher son cahier pour noter le n°. Mais je suis sans doute pas très objective non plus, parce que j'ai vraiment envie qu'elle m'appelle...
On verra bien la semaine prochaine si elle tente de m’appeler ou pas …

ca peut paraitre anodin aux personnes qui ne sont pas timides, mais [...] je sais la dose de courage qu'il t'a fallu pour l'aborder [...]

oh que oui! j’y suis allée sans écouter la petite voix intérieure du timide qui dit « mais t’es folle n’y va pas maintenant, là, c’est pas le bon moment, tu vas la déranger, qu’est-ce que tu vas lui dire, comment tu vas lui dire, non, pas comme ça, laisse tomber tu vas te planter ». non. Cette fois, j’ai préféré écouter la voix de la sagesse qui me disait « hé, tu vas pas laisser passer cette occas’ quand même, ça fait 2 semaines que t’as pas pu la croiser, et tu sais que la semaine prochaine tu ne la verras pas c’est sûr. faut éviter de laisser traîner trop, ça fait un moment que t’as envoyé le mail, elle va finir par oublier que tu lui as envoyé ou peut-être se demander si tu existes vraiment, si on ne s’est pas moqué d’elle ». Alors, j’y suis allée comme si c’était ma dernière chance, comme une urgence (j’avais peur qu’entre-temps elle ait bougé dans un autre couloir, ou qu’une de ses collègues l’ait rejoint, alors qu’elle était seule au moment où je l’avais aperçue) et du coup j’ai oublié de prendre une profonde inspiration avant d’entrer dans son couloir et j’ai déboulé dans le corridor avec le cœur qui battait à 100 à l’heure, et donc pas sereine du tout dans ma prise de parole et...j’ai limité les dégâts comme j’ai pu. Ah vraiment, je me demande comment elle, elle a perçu cette prise de contact, quelle impression j’ai bien pu lui donner. Vous, vous avez le récit de la conversation de mon point de vue intérieur, mais je ne sais pas trop ce que j’ai réellement laissé transparaître à l’extérieur en fait.

[Points.de.suspension]

La suite, la suite !

Et bravo, j'avais été incapable d'en faire autant il y a deux ans... (:

[lehto]

Bon, ben rien de nouveau, elle ne m’a pas appelée (et autant dire qu’elle ne le fera pas demain ) et comme je ne travaille pas dans son secteur cette semaine, pas de contact possible. Donc j’en suis toujours au même point…
Ca m’attriste, même si au fond je comprends qu’elle ne m’ait pas appelée. Je l’ai sans doute mise dans une position inconfortable en lui proposant de m’appeler quand elle serait dispo pour discuter. Elle, elle a rien demandé, et là elle se retrouve avec un n° de tel à appeler, elle ne sait pas quoi en faire, ne sait pas quoi me dire, et elle se sent piégée en quelque sorte. C’est moi qui ai voulu entrer en contact avec elle, c’est donc à moi d’aller vers elle pour initier la première vraie conversation. J’ai pas su entamer une discussion la fois précédente et je me suis dégonflée en lui demandant, par le biais du tel, de revenir vers moi.
Heureusement, la semaine prochaine on me demande de travailler dans son secteur. Je pourrai essayer de la trouver et commencer à discuter un peu, si elle est pas trop occupée. Faut « juste » (comme si c’était si simple…) que je l’aborde dans le bon état d’esprit, la voir comme n’importe quelle autre collègue, et contenir les émotions qu’elle provoque involontairement en moi chaque fois que je la vois. Je me suis aperçue la première fois que j’ai essayé de discuter avec elle, que c’était pas si simple de les contenir, car en fait, je la vois tellement rarement et si peu de temps à la fois, que je ne peux pas m’habituer à les maîtriser. Chaque fois que je la revois, j’ai l’impression de la redécouvrir.
C’est dur, on a beau être dans la même usine, on reste quasi-inaccessible l’une à l’autre, de part nos postes et horaires respectifs. Alors, on ne peut pas faire connaissance d’une manière totalement naturelle, je suis obligée de provoquer un peu les choses, et je dois faire face à de grosses difficultés : initier la conversation, renouveler le contact à une fréquence raisonnable pour avancer, mieux se connaître, et combler petit-à-petit le décalage émotionnel entre elle et moi. Challenge énorme pour moi, puisqu’étant réservée, je suis pas spécialement bavarde. je suis beaucoup plus dans l’écoute. Certes je sais rebondir, relancer un peu la conversation, mais je ne suis pas du tout à l’aise pour engager ou orienter une conversation. Et pourtant, c’est bien à moi de le faire là...
Et puis, plus le temps passe, plus j’ai de mal à subir ce décalage entre elle et moi : tous les jours je pense à elle, j’espère la voir, alors qu’elle, elle sait tout juste que j’existe et je suis bien loin d’occuper ses pensées… dur, dur… parfois, je me dis qu’il aurait mieux valu que je ne découvre pas qu’elle travaille dans un des secteurs où je bosse, ou encore, mieux valu qu’elle bosse dans un secteur où je ne mets jamais les pieds. Comme ça, elle serait restée totalement inaccessible comme avant que je sache où elle bosse, et j’aurais jamais commencé à me faire des films, et je serais pas où j’en suis maintenant, à me faire croire que je suis amoureuse alors que je ne la connais pas encore, et à en souffrir en attendant que les choses évoluent.

Allez, va falloir encore se surpasser la semaine prochaine… *part rassembler tout son courage pour la semaine prochaine*

Etats d’âme du soir, bonsoir.