La vie c'est pas d'la rigolade.
La vie c'est pas d'la rigolade.
lassé de vivre depuis 4 ans ma relation avec anchois-man dans la semi-clandestinité,j'ai décidé depuis dimanche dernier de faire mon coming out avec mon papa.
commentaire à chaud
ATTENTION : GROS MOTS INSIDE !
Je situe le contexte pas problématique du tout : il y’a environ quatre ans et demi, je faisais mon coming out à ma mère. Je sortais d’une relation qui avait mal tourné,j’étais en pleine dépression, j’avais besoin de réconfort, je lui ai donc ouvert mon cœur.
Résultat : l’homosexualité est la pire des tares, je suis la honte de la famille,c’est monstrueux et autres joyeusetés (je cite de mémoire).
Pour info, ma mêre a quand même un neveu qui est allé en tôle parce qu’il a tabassé sa gamine (un nourrisson) à tel point qu’elle est handicapée à vie. Mais ça c’est parfaitement normal,on est à fond pour, il a baisé une gonzesse sur un parking de discothèque pour la mettre en cloque, c’est donc un homme un vrai.
J’étais donc vachement refroidi pour la suite de mes coming outs.
C’est d’ailleurs pour ça que ma mêre s’est empressée de me vendre à mon frère en moins de cinq jours (qu’elle a passés à sangloter en robe de chambre, pour vous préciser un peu le style de femme : à coté de ma mère, Fanny Ardant joue sobrement.)
Là ou elle a eu l’air conne, c’est que mon frêre l’a super bien pris. Il considère même anchois-man comme son beau-frêre, c’est dire.
Mais bon, moi, au niveau outing j’étais quand même bien refroidi. Donc je me dis "pour papa, on verra plus tard…quand elle aura digéré…"
Elle a la digestion lente.
Fast forward : dimanche dernier, suite à des conversations pendant le weekend, et puis l’évolution de ma vie, tout ça, je me dis : il faut prendre le taureau par les cornes, je dois tout déballer à papa, je suis prêt.
Je me prépare donc psychologiquement pendant trois jours (intense entrainement consistant à laisser tomber les abdos, ne plus faire le ménage ni la vaisselle ni la léssive et bouffer n’importe quoi n’importe quand, y compris mes ongles) et je combine un prétexte fallacieux pour rester seul avec mon père tout jeudi après midi (sans interférence de tiers, je me sentais plus à même de lui parler)
Et donc je lui déballe sobrement, en voiture, pendant que je conduisais.
« Papa, tu vois Anchois-Man ?
-Oui ?
-Hé bien on est ensemble. »
Long silence dans la voiture (compter une heure de trajet)
Ensuite, tir de questions très très cons classiques genre : « c’est irréversible ? », « qui est au courant », « c’est qui qui fait le mâle » -je cite de mémoire-
Je négocie par monosyllabes, j’engage même pas le débat sur le fait que PERSONNE ne fait « le mâle » et qu’il devrait se documenter plus en lisant castañeda qu’en écoutant « les grosses têtes ». Je sens la blasitude monter lentement mais surement.
On arrive donc chez mes parents. Je rentre avant lui et lance un mot rapide à ma mère (que je pensais acquise) « je lui ai tout dit pour anchois et moi, il est super contrarié.
Là, Maria Callas me répond « il va me tuer !!! » (sous entendu : parce que tu lui a dit que je le savais et que lui non)
on note la réaction pas du tout égocentrique de la diva qui se préoccupe essentiellement de SON cul, et pas du tout de ce que je peux ressentir, MOI.
« -De toutes façons, ajoute t’elle d’un air tragique, moi non plus je l’ai jamais digéré ! »
Merci maman d’en rajouter une couche.
Début du repas. Je chipote dans mon couscous (oui on mangeait du couscous)
Mon père (air triomphal, ambiance Roger Hanin croisé avec Michel Galabru) :Voilà, je t’annonce qu’on a un nouveau gendre, c’est bien hein !!!
Ma mère ( style de jeu fourbe à la Joan Collins ) : Non mais tu, ouais, c’est à dire que…
Moi : oh, bon, ça va, hein !
Mon père (préparez vos mouchoirs) : Voilà ! on s’est sacrifié pendant vingt cinq ans pour que tu aies une situation et pour nous remercier tu deviens Pédé !!!!
Je proteste, je commence à gueuler moi aussi.
Ma mère ( mouvance Marthe Villalonga ) : C’est pas la peine de le prendre de haut !! me dit elle, avec tout ce que tu nous a fait, tu t’attendais pas à ce qu’il te saute dans les bras !
(je dois vous raconter également que le jour où ma mêre à appris qu'elle avait une polyarthrite rhumatoïde, elle m'a carrément sorti que c'était de ma faute à cause de tous les soucis qu'elle se faisait ! merci merci, les sept plaies d'égypte, le cancer et la faim dans le monde, c'est moi aussi ! banco ! je vends la caravane !)
J’ai fini mon assiette (parce que je suis pragmatique) et je suis parti hyper vénère.
Je tire donc les conclusions suivantes de cette édifiante conversation :
Selon mes parents :
-on DEVIENT pédé. En plus on fait EXPRES pour faire chier ses parents.
-C’est mon papa qui a buché mes cours à ma place pour aller passer mes examens, je ne dois mon doctorat qu’à SON travail.
-La seule chose importante que j’avais à faire dans la vie, c’était de mettre ma bite dans une foune. J’ai échoué, donc tout le reste ne vaut rien.
-En fait, on peut en déduire que je ne suis qu’une bite qui marche, puisque tout ce que j’ai pu faire ou que je ferai d’autre : ils s’en foutent.
-tout le monde est anormal dans le monde (notemment mes amis qui m’accèptent comme je suis, la mêre d’anchois, mon frêre…) à part eux.
Mes conclusions à moi :
-Je sais pourquoi j’écris des trucs comme polpinette, mes parents sont les scénaristes de Dynasty.
-Tout ce que j’ai pu expliquer à ma mère depuis quatre ans c’était comme parler à un mur. Et encore, dès fois quand tu parles à un mur y’a de l’écho…
-Ils ont besoin d’aller voir un psychiatre d’urgence.
Je me trouve donc dans une situation assez originale, puisque c’est MOI qui suis faché CONTRE mes parents !
A priori, là chez eux ça doit hurler depuis hier. Vu comme mon père est un hypocondriaque qui somatise pour un rien genre j’ai mal partout je ne peux plus bouger, ils devraient être aux urgences d’ici 18 heures…
Je suis excessivement rancunier, il est donc hors de question que j’y remette les pieds ou que je leur téléphone pendant un moment. Je m’en fous, je suis totalement indépendant.
Alors voilà, on veut faire confiance aux gens en étant sincère avec eux pour pouvoir passer plus de temps ensemble et arrêter de se cacher, et voilà la réaction de gros cons qu’on a.
J’ai envoyé un mail à mon frangin pour lui expliquer la situation.
Vive les mail.
Hier soir j’ai fêté ça en tombant une bouteille de crémant de bourgogne en regardant AEON FLUX. Ça se boit comme du petit lait.
plus sérieusement : les coming-out séparés, c'est une SUPER MAUVAISE IDEE parce qu'il faut faire deux fois tout le boulot.
commentaire à chaud
ATTENTION : GROS MOTS INSIDE !
Je situe le contexte pas problématique du tout : il y’a environ quatre ans et demi, je faisais mon coming out à ma mère. Je sortais d’une relation qui avait mal tourné,j’étais en pleine dépression, j’avais besoin de réconfort, je lui ai donc ouvert mon cœur.
Résultat : l’homosexualité est la pire des tares, je suis la honte de la famille,c’est monstrueux et autres joyeusetés (je cite de mémoire).
Pour info, ma mêre a quand même un neveu qui est allé en tôle parce qu’il a tabassé sa gamine (un nourrisson) à tel point qu’elle est handicapée à vie. Mais ça c’est parfaitement normal,on est à fond pour, il a baisé une gonzesse sur un parking de discothèque pour la mettre en cloque, c’est donc un homme un vrai.
J’étais donc vachement refroidi pour la suite de mes coming outs.
C’est d’ailleurs pour ça que ma mêre s’est empressée de me vendre à mon frère en moins de cinq jours (qu’elle a passés à sangloter en robe de chambre, pour vous préciser un peu le style de femme : à coté de ma mère, Fanny Ardant joue sobrement.)
Là ou elle a eu l’air conne, c’est que mon frêre l’a super bien pris. Il considère même anchois-man comme son beau-frêre, c’est dire.
Mais bon, moi, au niveau outing j’étais quand même bien refroidi. Donc je me dis "pour papa, on verra plus tard…quand elle aura digéré…"
Elle a la digestion lente.
Fast forward : dimanche dernier, suite à des conversations pendant le weekend, et puis l’évolution de ma vie, tout ça, je me dis : il faut prendre le taureau par les cornes, je dois tout déballer à papa, je suis prêt.
Je me prépare donc psychologiquement pendant trois jours (intense entrainement consistant à laisser tomber les abdos, ne plus faire le ménage ni la vaisselle ni la léssive et bouffer n’importe quoi n’importe quand, y compris mes ongles) et je combine un prétexte fallacieux pour rester seul avec mon père tout jeudi après midi (sans interférence de tiers, je me sentais plus à même de lui parler)
Et donc je lui déballe sobrement, en voiture, pendant que je conduisais.
« Papa, tu vois Anchois-Man ?
-Oui ?
-Hé bien on est ensemble. »
Long silence dans la voiture (compter une heure de trajet)
Ensuite, tir de questions très très cons classiques genre : « c’est irréversible ? », « qui est au courant », « c’est qui qui fait le mâle » -je cite de mémoire-
Je négocie par monosyllabes, j’engage même pas le débat sur le fait que PERSONNE ne fait « le mâle » et qu’il devrait se documenter plus en lisant castañeda qu’en écoutant « les grosses têtes ». Je sens la blasitude monter lentement mais surement.
On arrive donc chez mes parents. Je rentre avant lui et lance un mot rapide à ma mère (que je pensais acquise) « je lui ai tout dit pour anchois et moi, il est super contrarié.
Là, Maria Callas me répond « il va me tuer !!! » (sous entendu : parce que tu lui a dit que je le savais et que lui non)
on note la réaction pas du tout égocentrique de la diva qui se préoccupe essentiellement de SON cul, et pas du tout de ce que je peux ressentir, MOI.
« -De toutes façons, ajoute t’elle d’un air tragique, moi non plus je l’ai jamais digéré ! »
Merci maman d’en rajouter une couche.
Début du repas. Je chipote dans mon couscous (oui on mangeait du couscous)
Mon père (air triomphal, ambiance Roger Hanin croisé avec Michel Galabru) :Voilà, je t’annonce qu’on a un nouveau gendre, c’est bien hein !!!
Ma mère ( style de jeu fourbe à la Joan Collins ) : Non mais tu, ouais, c’est à dire que…
Moi : oh, bon, ça va, hein !
Mon père (préparez vos mouchoirs) : Voilà ! on s’est sacrifié pendant vingt cinq ans pour que tu aies une situation et pour nous remercier tu deviens Pédé !!!!
Je proteste, je commence à gueuler moi aussi.
Ma mère ( mouvance Marthe Villalonga ) : C’est pas la peine de le prendre de haut !! me dit elle, avec tout ce que tu nous a fait, tu t’attendais pas à ce qu’il te saute dans les bras !
(je dois vous raconter également que le jour où ma mêre à appris qu'elle avait une polyarthrite rhumatoïde, elle m'a carrément sorti que c'était de ma faute à cause de tous les soucis qu'elle se faisait ! merci merci, les sept plaies d'égypte, le cancer et la faim dans le monde, c'est moi aussi ! banco ! je vends la caravane !)
J’ai fini mon assiette (parce que je suis pragmatique) et je suis parti hyper vénère.
Je tire donc les conclusions suivantes de cette édifiante conversation :
Selon mes parents :
-on DEVIENT pédé. En plus on fait EXPRES pour faire chier ses parents.
-C’est mon papa qui a buché mes cours à ma place pour aller passer mes examens, je ne dois mon doctorat qu’à SON travail.
-La seule chose importante que j’avais à faire dans la vie, c’était de mettre ma bite dans une foune. J’ai échoué, donc tout le reste ne vaut rien.
-En fait, on peut en déduire que je ne suis qu’une bite qui marche, puisque tout ce que j’ai pu faire ou que je ferai d’autre : ils s’en foutent.
-tout le monde est anormal dans le monde (notemment mes amis qui m’accèptent comme je suis, la mêre d’anchois, mon frêre…) à part eux.
Mes conclusions à moi :
-Je sais pourquoi j’écris des trucs comme polpinette, mes parents sont les scénaristes de Dynasty.
-Tout ce que j’ai pu expliquer à ma mère depuis quatre ans c’était comme parler à un mur. Et encore, dès fois quand tu parles à un mur y’a de l’écho…
-Ils ont besoin d’aller voir un psychiatre d’urgence.
Je me trouve donc dans une situation assez originale, puisque c’est MOI qui suis faché CONTRE mes parents !
A priori, là chez eux ça doit hurler depuis hier. Vu comme mon père est un hypocondriaque qui somatise pour un rien genre j’ai mal partout je ne peux plus bouger, ils devraient être aux urgences d’ici 18 heures…
Je suis excessivement rancunier, il est donc hors de question que j’y remette les pieds ou que je leur téléphone pendant un moment. Je m’en fous, je suis totalement indépendant.
Alors voilà, on veut faire confiance aux gens en étant sincère avec eux pour pouvoir passer plus de temps ensemble et arrêter de se cacher, et voilà la réaction de gros cons qu’on a.
J’ai envoyé un mail à mon frangin pour lui expliquer la situation.
Vive les mail.
Hier soir j’ai fêté ça en tombant une bouteille de crémant de bourgogne en regardant AEON FLUX. Ça se boit comme du petit lait.
plus sérieusement : les coming-out séparés, c'est une SUPER MAUVAISE IDEE parce qu'il faut faire deux fois tout le boulot.
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- Messages : 8234
- Inscription : mer. juin 29, 2005 8:31 pm
Arggg vive les gens du Sud...
Mais nous on t'aime!!! avec polpinette et les murs rose miami!
De toute facon dis toi qu'il vont se voir contraints d'evoluer...
Parce qu'ils risquent de se facher avec leurs DEUX petits....
Et les coutes ont parfois du bon!
bizzz, faut qu'on se fasse une bouffe pour feter ca des que je suis dans le sud
Mais nous on t'aime!!! avec polpinette et les murs rose miami!
De toute facon dis toi qu'il vont se voir contraints d'evoluer...
Parce qu'ils risquent de se facher avec leurs DEUX petits....
Et les coutes ont parfois du bon!
bizzz, faut qu'on se fasse une bouffe pour feter ca des que je suis dans le sud
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- Messages : 232
- Inscription : lun. juil. 04, 2005 2:12 pm
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- Messages : 3125
- Inscription : mer. mars 01, 2006 6:12 am
En tout cas ça te facilite la vie pour le cadeau pour la fête des mères de cette année : un martinet pour s'autoflageller.
Pour ton père, le costume-bite des Yes men.
Et ce jour-là, vas-y en soubrette, je pense que ça sera du meilleur effet.
Quand on lit ça, on se dit qu'il a décidemment encore du boulot !
Ton frère, tu peux compter sur lui ? Parce que si le frère leur fait du lobbying, peut être que ça passera mieux ?
Enfin bravo, tu l'as fait, au moins tu es libéré de ça.
Pour ton père, le costume-bite des Yes men.
Et ce jour-là, vas-y en soubrette, je pense que ça sera du meilleur effet.

Quand on lit ça, on se dit qu'il a décidemment encore du boulot !
Ton frère, tu peux compter sur lui ? Parce que si le frère leur fait du lobbying, peut être que ça passera mieux ?
Enfin bravo, tu l'as fait, au moins tu es libéré de ça.